Pour promouvoir la production française, Emmanuel Macron renouvelle la Grande Exposition du Fabriqué en France. Inaugurée le 2 juillet, elle sera ouverte au public les 3 et 4 juillet à l’Elysée, à Paris. Neuf entreprises de la Région Centre-Val de Loire pourront exposer leur savoir-faire.
C’est un courrier que ces chefs d’entreprises gardent précieusement. Celui du Chef de l’Etat, Emmanuel Macron, leur annonçant leur participation à la Grande Exposition du Fabriqué en France. Elle est organisée les 3 et 4 juillet prochains au palais de l’Elysée, à Paris. Dans la région Centre-Val de Loire, neuf sociétés ont été choisies. "Ce n’est pas le patron qui a dit bravo. Ce n’est pas un salaire, ce n’est pas une vente, c’est un produit qui a été reconnu pour son savoir-faire", se réjouit Ludovic Chaumier, dirigeant de Pavoifetes, 120 ans d’existence. Sa petite entreprise d’une dizaine de personnes vient de s’installer à Rochecorbon, près de Tours (Indre-et-Loire). Elle exposera son fanion de l’Equipe de France de football, cousu pour la Coupe du Monde de 2018.
Aujourd’hui, je pourrais dire "j’achète des drapeaux un peu partout, je les revends. J’arrête les couturières et j’achète une machine". J’aurai moins d’emmerdes. Mais ce n’est pas ce qu’on recherche. Derrière, il y a des humains, on se bat tous les jours pour essayer de survivre et pour être fier de ce que l’on fait.
Dans chacune de nos conversations revient un mot : reconnaissance. "On est bien connu de nos clients industriels, mais pas du grand public", reconnaît Hervé Plessix, directeur général délégué de la Stéarinerie Dubois, qui a fêté en 2020 son 200e anniversaire. "C’est vrai que c’est une reconnaissance importante de voir que le Président de la République reconnait l'importance et l'impact sur l’économie d’entreprises comme la nôtre, de taille intermédiaire, mais qui participent à l’emploi et à la richesse économique de la France sans être un nom que l’on entend citer tous les jours à la radio".
Etre capable de rivaliser avec des entités plus grandes, c’est aussi le quotidien des Ateliers Loire, une entreprise familiale de Lèves (Eure-et-Loir), spécialiste dans le vitrail. Bruno Loire, co-gérant avec son frère Hervé, se dit "fier et heureux". "Etre retenu parmi 2 700 dossiers, c’est une reconnaissance de nos savoir-faire. Le vitrail, c’est l’un des symboles de Chartres. C’est comme si vous choisissiez un fabriquant de nougat à Montélimar". Les Ateliers ont été retenus pour la fabrication d’un grand vitrail, 7 mètres de haut, 3 mètres de large, qui sera installé à terme dans l'école d'infirmières à Osaka, au Japon. Avec des motifs floraux, "très stylisés, très poétiques", c’est une création de Jacques Loire, leur père. Une petite partie de son travail sera exposée à l’Elysée.
"Ce n’est pas un salon"
Les exposants n’auront pas la main sur la présentation de leur travail. C’est l'Exécutif qui se charge de tout. La Stéarinerie Dubois enverra un fût métallique. À l’intérieur 25 kg du Dub Estoline ®, sorte d’huile incorporée dans les formules des produits de beauté, qui permet de "donner cet effet seconde peau et protecteur que beaucoup de produits recherchent", simplifie Hervé Plessix. L’usine est installée à Scoury (Indre). "Au départ, on pensait envoyer avec le produit des exemples de cosmétiques qui contiennent le dub. Mais le brief de l’Elysée était très clair. Ce n’est pas un salon, c’est comme dans un musée. Les explications seront données dans un catalogue". Le groupe Brandt est logé à la même enseigne. Sa plaque à induction de Dietrich perfect sensor, qui permet de choisir automatiquement le mode de cuisson grâce à une sonde, ne sera pas branchée.
Mais pour le cinémobile, les visiteurs auront droit à une mini-projection. Quelques minutes, le temps d’un petit clip qui explique comment est déployée la salle de projection éphémère. Seconde candidature pour Toutenkamion group, basé à Ladon (Loiret), spécialiste de la mobilité. "Déplacer les moyens plutôt que de déplacer les hommes", c’est son crédo. Il propose ainso des séances dans les villages éloignés des cinémas. Les trois camions, qui tournent régulièrement dans la région, accueille chaque année entre 55 000 et 60 000 spectateurs. Ils ont aussi été exportés en Thaïlande, en Ecosse ou encore au Pakistan. Pour l’exposition "Fabriqué en France", l’engin sera dans la Cour de l’Elysée.
Promouvoir le "Fabriqué en France"
"On aimerait pouvoir intéresser les autres régions françaises par exemple", concède Stéphane Girerd, président de Toutenkamion group qui compte 235 salariés. "Pour qu’on ait d’autres endroits où le cinémobile pourrait apporter les mêmes services de diffusion de la culture dans les villages. C’est la sortie de la semaine quand il arrive. Il y a des gens qui débarquent sans même savoir ce qu’ils viennent voir".
Pour le groupe ladonnais, tout est fait dans leurs ateliers loirétains. "La seule chose que l’on sous-traite c’est le décor extérieur", précise Stéphane Girerd. Promouvoir le fabriqué en France, c’est aussi le leitmotiv de Brandt. Son usine de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) et ses 700 salariés est le plus gros site de production du groupe.
Le lien entre la marque et la production française n’est pas fait systématiquement par le consommateur. Rappeler que le groupe est français et qu’il continue à fabriquer en France avec deux sites industriels c’est important. La "Recherche et Développement" est fait sur place. L’ensemble du processus est fait ici. On va imaginer le produit, réfléchir sur une innovation technologique. On va le développer, le fabriquer et même le réparer, le tout en France.
Une carte de visite à l’export
Qu’en est-il des retombées économiques pour les exposants ? Elles se feront à la marge, estiment-ils. "On ne cherche pas directement à augmenter les ventes sur cette référence-là ou sur ce produit-là", indique Simon Barbeau. "Il y a aura sûrement un petit effet, et je ne désespère pas évidemment qu’il y ait quelques visiteurs de l’expo qui, en rentrant chez eux, se disent : "tiens, on avait besoin de changer notre plaque de cuisson. On va acheter celle que l’on a vue à l’Elysée". Mais ce sera forcément marginal, quelques dizaines de pièces. Ça ne changera pas radicalement le niveau de ventes. On vend 200 000 tables à induction par an. Ce sera une goutte de d’eau".
Le plus important pour ces entreprises, c’est de capitaliser sur cette image de marque à l’export. C'est le cas de la Stéarinerie Dubois qui réalise 70 % de son chiffre d'affaires à l'étranger. "On va l’utiliser auprès de nos clients en disant : "voilà un produit fabriqué en France qui a été mis en avant par le Président de la République". On a une équipe en Chine enthousiaste à l’idée de pouvoir dire que notre produit a été exposé à l’Elysée", affirme Hervé Plessix.
Les entreprises qui participent à l'exposition :
- 18 Cher - Parquet chêne massif point de Hongrie par Parquet chene massif.com
- 28 Eure-et-Loir - Vitrail Osaka par Ateliers Loire Chartres
- 36 Indre - Dub Estoline ® par Stéarinerie Dubois
- 37 Indre-et-Loire - Fanion Officiel de la Fédération Française de Football par Société Pavoifetes
- 41 Loir-et-Cher - Sèche cheveux Revolution 2.2 i par Velecta Paris ®
- 41 Loir-et-Cher - Toiture hydroactive multimodale végétalisée OASIS par Le Prieuré
- 45 Loiret - Gobelet Picardie par Duralex
- 45 Loiret - Cinémobile par Toutenkamion Group
- 45 Loiret - Table Induction De Dietrich Perfect Sensor par Brandt France