La Ligue 2 le connaissait par coeur, la Ligue 1 découvre cette année un costaud, ferrailleur, toujours au pressing et contre qui ça frictionne parfois: Anthony Gonçalvès, au milieu à Strasbourg et un peu "bad boy" sur les bords.
Un caractère bien trempé
"Ce côté-là, si je le perds, j'arrête le football parce que c'est ce qui me fait avancer. Si je prends un tampon et que j'arrête de vouloir attraper le mec, j'arrête aussi", ne cache pas le trentenaire. Contre Guingamp vendredi 12 janvier, en match avancé de la 20e journée de L1, le joueur, 31 ans et 233 matches de L2, disputait seulement son quinzième match dans l'élite. Ce milieu d'origine portugaise a marqué son premier but avec le club en Coupe de France samedi, honorant des galons de titulaire obtenus à l'automne grâce à sa persévérance. Toujours aussi bouillant: deux cartons jaunes (toutes compétitions confondues) cette saison pour "comportement antisportif"...
Cette image de footballeur au caractère entier, "Antho" la cultive depuis ses débuts, avec les Tangos de Laval. A 21 ans, deux mois avant la fin de saison, le club, qui vient de perdre son statut pro, le prévient qu'il ne le conserve pas.
"A partir de là, raconte Gonçalvès, je me suis donné entièrement pour le club pour me montrer et au final on m'a dit : y a que les cons qui changent pas d'avis".
C'est Philippe Hinschberger, entraîneur de Laval de 2007 à 2014, qui décide de le retenir.
"Il ne présentait pas les meilleures qualités techniques mais c'était un garçon toujours à 200%. Plus tard, j'en ai fait mon capitaine car vous pouvez compter sur lui pour porter le groupe. J'ai pu aller au clash avec lui, mais il a besoin de cette excitation", résume l'ex-coach de Metz, remercié en octobre.
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"Il donne le tempo"
Dix ans plus tard, cette pugnacité habite toujours l'homme né à Chartres. Elle a fait de lui un professionnel régulier qui pointe à 28 matches de moyenne par saison depuis dix ans. Il cumule aussi les avertissements, même si la tendance est à la baisse sous les ordres de Thierry Laurey: cinq en Ligue 2 la saison passée, un pour le moment en L1."Aujourd'hui, on ne le voit pas trop dans la case discipline mais malgré cela, il doit conserver son état d'esprit. Il donne le tempo au niveau de l'agressivité et de l'engagement. On ne lui demande pas de faire des attentats mais il exerce toujours un pressing. C'est un régal, il a la +grinta+, il ne lâche pas", corrobore le technicien alsacien. Sur le banc au départ, il n'a pas lâché non plus quand Benjamin Corgnet et Jonas Martin, expérimentés en L1, ont renforcé l'entrejeu alsacien au mercato estival. Des débuts difficiles obligent Laurey à changer de formule et Gonçalvès réapparait contre Marseille (3-3, le 15 octobre) dans un milieu en losange déjà utilisé en L2.
"Depuis ce match, l'équipe a pris conscience qu'elle pouvait faire quelque chose de bien dans ce championnat. J'ai travaillé pour en être-là et je suis récompensé en jouant un peu plus maintenant", savoure l'ex-capitaine Lavallois.
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