Identique à ce qu'il pouvait être au 19ème siècle, l’atelier Lorin à Chartres est protégé au titre des monuments historiques depuis 1999.
Tout commence en 1863 lorsque Nicolas Lorin installe un atelier de vitraux d’art dans la basse ville au bord de l’Eure dans une première bâtisse avant de déménager vers le lieu historique qui fait la renommée de la maison jusqu’à aujourd’hui.
Ses grandes verrières et la tour d’exposition, situées sur le versant sud de la Cathédrale de Chartres, permettent de profiter pleinement de la lumière extérieure pour admirer toutes les couleurs et textures des vitraux.
Depuis 6 générations l’activité n’a jamais cessée, trois générations de Lorin font vivre la manufacture entre 1863 et 1973 puis d’autres maitre-verriers prennent la relève. Cette continuité a permis de conserver plus de 6000 références de chantier dont des outils, des maquettes, ou encore des dessins originaux.
Il y a un fonds d’archives incroyables qui permet aujourd’hui de travailler sur des projets de restauration de vitraux qui ont été réalisé il y a plusieurs dizaines d’années.
Par exemple, les vitraux de la Cathédrale de Hô-Chi-Minh-Ville (Saïgon), qui ont été réalisés par l’atelier en 1880, vont être restaurés grâce aux cartons d’origines des vitraux encore présents dans les réserves.
L’atelier a des commandes venues de l’étranger que ce soit en Europe à Bruxelles, Vienne ou Rome mais aussi sur les autres continents à Sidney, Jérusalem et Baltimore.
Pour l’exposition universelle de 1878 à Paris Nicolas Lorin ira jusqu’à faire construire son propre pavillon d’exposition sur le champ de mars.
Une photo a récemment été retrouvée dans les archives de l’atelier sur laquelle on voit l’inscription « Vitraux d’art – N. LORIN peintre verrier à Chartres ».
Une résurrection
En 2017, l’atelier a été placé en liquidation judiciaire mais deux de ses employés Elodie Vally et François Ratkoff, maitres verriers dans l’entreprise depuis 2004 ont repris le flambeau en association avec un Claire Babet, maitre verrier à la Bourdinière Saint-Loup.
La ville de Chartres a acheté l’ensemble des bâtiments pour les restaurer et les ouvrir au public.
Elodie Vally est désormais seule à la tête de la Maison Lorin accompagnée d’une équipe choisie pour la qualité de ses compétences techniques à la fois pour de la restauration de vitraux mais aussi pour de la création contemporaine.
Un travail d’inventaire est en cours avec l’aide de la ville de Chartres et de la région Centre-Val de Loire pour référencer l’ensemble des 6000 créations sorties de l’atelier depuis 150 ans.