Ce 5 avril, le collectif Aérocène a tenté de battre un record d'altitude dans le ciel de Senainville, près de Chartres. L'idée est de de se poser des questions sur notre consommation, une performance artistique et scientifique.
Ce mercredi, le collectif Aerocene a tenté de battre un record d'altitude dans le ciel de Senainville, près de Chartres. L'idée est de poser des questions sur notre consommation, par le biais d'une performance artistique et scientifique.
Une montgolfière sans brûleur
Au bruit, on dirait une montgolfière, mais il s’agit d’un ballon solaire, appelé aérodyne. Même s’il a besoin de souffleurs au départ, il fonctionne à l’énergie solaire. Ce type d'aérostat capte la chaleur des rayons du soleil et décolle sans brûler d’énergies fossiles, sans hélium, ni hydrogène, ou autres gaz rares. C’est la différence de température entre intérieur et extérieur qui lui permet de s’élever…
Ce mercredi 5 avril, les conditions paraissent idéales. Autour d’une grande masse noire, une trentaine de personnes s’affairent. Toutes font partie du collectif Aérocène. Leur point commun : être engagées sur les questions d’écologie et de problématiques énergétiques, avec l'envie de proposer des solutions.
Parmi eux, Cédric Carles, un designer-chercheur tourangeau. Il explique : "Il y a un retour des vols montgolfières aux fins de transport de marchandises ; nous essayons de repenser l’aviation et de minimiser ses impacts. (…) C'est aussi un projet artistique, avec une volonté de sensibiliser sur les vols bas carbone et une ambition scientifique du côté des performances."
Vers 11 h 00, l’Aérocène s’élève ; le collectif espère battre le record d’altitude et de durée obtenu en janvier 2020, avec 667,85 mètres pendant 16 minutes, mais, à cause du vent, l’Aérocène redescend. Cédric commente en riant : "A chaque vol, nous améliorons la technologie. On va, par exemple, réaliser des nacelles plus légères, etc. Le projet est collaboratif, chacun met sa pâte à l’édifice, c’est open source."
Le premier vol de l’Aérocène a été effectué dans le désert de White Sands aux Etats-Unis, en 2015, au moment de la COP21. En France, l’expérience s'est renouvelée à Fontainebleau. Le principe thermodynamique, lui, est plus ancien et a été testé à partir des années 70. Durant la décennie suivante, le CNES avait ainsi envoyé dans l’espace des ballons qui avaient fait quatre fois le tour du monde.
Pour ceux qui souhaitent voir la performance, les essais de Senainville seront présentés à la fin du mois de juin dans le cadre d’une exposition au hangar Y, près de Meudon.