Éva, auxiliaire de vie à domicile à Chartres, raconte son métier et évoque cette reforme des retraites qu'elle juge inacceptable.
La réforme des retraites continue de provoquer le mécontentement de nombreux français. Parmi eux, Éva, auxiliaire de vie de 24 ans y est fermement opposée.
Auxiliaire de vie à domicile depuis 2019, Éva aide au quotidien des personnes âgées, seules et parfois en situation de handicap. Elle fait leurs courses et prépare leurs repas, les aide à se doucher, change leurs protections et passe du temps avec eux pour discuter.
Une réforme qui "ne sert à rien"
Un métier passion pour Éva : plusieurs membres de sa famille travaillent aussi dans les métiers de la santé. Pour autant, ce métier est aussi pénible puisqu'il suppose de porter et d'aider à se déplacer des bénéficiaires dont certains pèsent plus de 80kg.
Repousser l'âge de la retraite à 64 ans "ne sert à rien", selon elle. "64 ans pour une auxiliaire de vie, c'est beaucoup trop long et ce n'est pas possible".
"J'irai dans un autre métier"
"J'irai dans un autre métier. Si je continue, je serai déjà en déambulateur ou en canne. Si vous voulez qu'on aille travailler en canne, c'est comme vous voulez mais moi je n'irai pas".
Éva n'est pas sure de garder son dynamisme jusqu'à ses 64 ans. Certains de ses patients sont du même avis qu'elle. M. Rousseau, habitant de Chartres à qui elle rend visite une fois par semaine, donne sa vision des choses sur cette réforme des retraites : "Le gouvernement ne va pas céder, je pense que la réforme va passer hélas, c'est inadmissible", assure t-il. Il met en avant la pénibilité du métier d'auxiliaire de vie, mais aussi d'autres activités professionnelles comme les agriculteurs ou les ouvriers de chantier.
Des métiers en perte de vitesse
Cette réforme des retraites pose aussi question sur l'attractivité du métier d'auxiliaire de vie. "Les gens ne seront plus motivés, personne ne voudra travailler jusqu'à 64 ans. Les générations futures vont être découragées", assure M. Rousseau. Dans le secteur de la santé, des problèmes de recrutement chronique à cause de conditions de travail difficiles ont déjà rendu la situation intenable dans plusieurs hôpitaux, déclenchant maltraitance institutionnelle et mouvements sociaux.
Une auxiliaire de vie qui a un rôle indispensable auprès de ces personnes, M. Rousseau insiste sur l'importance d'Éva et le fait qu'elle vienne le voir : "C'est quelque chose qui me fait plaisir car j'ai de la compagnie. On passe du temps. La solitude c'est bien mais ça va un moment".
Cette réforme des retraites provoque la colère de nombreux Français tandis que l'évaluation du texte à l'Assemblée Nationale prend fin ce vendredi 17 février.
