La députée Agir d'Eure-et-Loir sera le nouveau "gendarme des telecoms". Si elle est louée pour ses compétences, sa nomination ne satisfait pas tout le monde.
Laure de la Raudière est la première femme et la première parlementaire à prendre la tête de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep). La députée Agir d'Eure-et-Loir a été désignée ce mercredi 20 janvier par un vote au Sénat et à l'Assemblée. Laure de la Raudière avait été choisie par Emmanuel Macron pour exercer un mandat de 6 ans.
Bravo chère @lauredlr pour la réussite de cette étape clé de ta nomination à la présidence de l’@Arcep. Une reconnaissance méritée de tes compétences et de ton engagement par tes collègues parlementaires ! https://t.co/07wVEDfwRM
— agir_ la droite constructive (@agir_officiel) January 20, 2021
La nouvelle "gendarme des télécoms" est une spécialiste reconnue du secteur, unaniment louée pour ses compétences dans les télécoms et le numérique. L'autorité qu'elle préside désormais a pour mission de réguler les communications électroniques, postales mais aussi la distribution de la presse en France. A ce titre, l'Arcep a un oeil sur les questions de concurrence et de régulation du marché.
Une nomination qui ne fait pas que des heureux
C'est d'ailleurs précisément ce qui a inquiété très publiquement le patron de Free, Xavier Neel. "Je ne suis pas sûr que Donald Trump lui-même aurait osé faire un truc pareil aux Etats-Unis. (...) Ça serait aberrant pour la concurrence dans ce pays" a-t-il déclaré sur BFM Business. Car Laure de la Raudière a fait plus de 10 ans de carrière chez France Telecom-Orange, le concurrent direct de Free et bien d'autres, faisant craindre des conflits d'intérêts.
La députée Laure de La Raudière présidente de l'Arcep? "Ça serait aberrant", affirme Xavier Nielhttps://t.co/RGhM0IVKgs pic.twitter.com/4yBjioJR5s
— BFM Business (@bfmbusiness) January 4, 2021
L'intéressée, elle, a botté en touche. "Je vous assure que j'ai toute l'indépendance et toute la personnalité qu'il faut pour présider l'Arcep", a-t-elle affirmé lors de son audition devant la commission des affaires économiques du Sénat.
Le déploiement du très haut débit, l'autre enjeu majeur
Les lois de la concurrence ne sont pas les seules prérogatives de l'Arcep. L'organisme est aussi en charge, entre autres, de l'empreinte environnementale du numérique ou du déploiement des réseaux mobiles et fibres. En janvier 2020, dans son rapport sur la couverture numérique des territoires, Laure de la Raudière plaidait déjà pour l'accélération du déploiement du très haut débit dans les territoires.
Elle égratignait au passage dans ce rapport les efforts jugés insuffisants des acteurs dominants du secteur, Orange et SFR en tête. Entre 2020 et 2022, SFR est censé équiper 60 000 foyers d'Eure-et-Loir de l'accès au très haut débit. Le président de la République, Emmanuel Macron, prévoyait à l'origine une couverture complète du territoire en 2020.
Mobiles, le combat des « zones blanches » https://t.co/IpgcjEAw1o
— La Croix (@LaCroix) August 16, 2019