L'ancien compagnon de Fadela Benrabia, préfète d'Eure-et-Loir au moment des faits, et par ailleurs policier, a été condamné, mardi 14 juin, à six mois de prison avec sursis pour avoir conduit en état d'ébriété. Il avait également consommé de la drogue. Il était au volant d'une voiture de la Préfecture lors des accidents qu'il a causés.
Cette affaire avait précipité le départ, le 6 janvier 2021, de Fadela Benrabia alors préfète d'Eure-et Loir. Son conjoint de l’époque, policier de la Direction générale de sécurité intérieure, était poursuivi pour avoir conduit, alcoolisé et sous l'emprise de drogues, le véhicule de fonction de la représentante de l’Etat. Il a été condamné, mardi 14 juin, par le tribunal de Nanterre à six mois de prison avec sursis.
Cet agent de 46 ans de la Direction générale de sécurité intérieure avait été arrêté le 17 novembre 2020 après avoir traversé le département des Hauts-de-Seine, dans l'ouest de Paris, causant plusieurs accidents entre les villes de Neuilly-sur-Seine et Rueil-Malmaison. Il avait également mis en danger un cycliste.
Son taux d'alcool était de 1,92 gramme par litre de sang. De la bière et du whisky avaient été retrouvés dans le véhicule, issu du parc de la préfecture d'Eure-et-Loir. Il avait alors expliqué que la préfète de l’époque lui avait prêté ce véhicule pour un déplacement personnel.
"J’ai perdu pied"
À la barre, le prévenu a nié toute consommation de stupéfiants, précisant avoir simplement consommé des médicaments et du CBD. Alors que du cannabis et de la cocaïne avaient été retrouvés dans son organisme.
"J'ai perdu pied", a-t-il expliqué en justifiant son alcoolisation par des problèmes familiaux qui le "bouleversent". Après avoir présenté ses excuses, il s'est déclaré "meurtri de cette situation qui a pris beaucoup d'ampleur". Indiquant être dépressif et suivi par un psychiatre, il a précisé être dans l'attente d'une sanction disciplinaire.
En plus de la peine avec sursis, il devra suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Il a également été condamné à huit mois de suspension de permis. Le parquet avait requis à son encontre dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis ou 100 heures de travaux d'intérêt général, au choix.
"Je suis surprise qu'un homme de votre niveau vienne nous dire les mêmes excuses que les gamins qu'on voit d'habitude dans ce tribunal", avait fustigé la procureure, ajoutant "la seule chose positive dans ce dossier, c'est qu'il n'y a pas eu de dégât humain physique".