La baisse du prix du lait, les nouvelles aides du gouvernement ou encore la sécheresse, les producteurs de lait d’Eure-et-Loir ont confié leurs inquiétudes au sous-préfet de Dreux.
Alors qu’à Paris se jouait l’avenir de la filière laitière française, le sous préfet d’Eure-et-Loir, Frédéric Rose, visitait ce vendredi l’exploitation agricole de Christophe Povot aux Autels-Villevillon (Eure-et-Loir).
Initiée par les syndicats agricoles, cette rencontre avait pour objectif de faire "remonter à Paris" les difficultés rencontrées par les agriculteurs et leur déception face aux mesures récemment prises par le gouvernement.
Trop de normes, trop de charges
Christophe Povot a repris la ferme de ses parents il y a 10 ans et a doublé sa production de lait atteignant les 700 000 litres par an. Aujourd’hui, ses 78 vaches laitières et les 120 hectares de terre qu’il exploite ne lui permettent pas de vivre convenablement.
Chaque litre qu’il produit lui coûte 35 cents alors qu’on le lui achète 30 cents environ. "Par rapport à nos voisins européens, on a beaucoup plus de normes et beaucoup plus de charges. C’est à cause de cela qu’on n’est plus compétitifs et donc incapables de vendre notre lait sur le marché européen", explique-t-il.
La viande au même prix qu'il y a 30 ans
Au delà du prix du lait, le prix de la viande lui-aussi est au coeur des préoccupations: "Il y a 30 ans, quand j'ai commencé, on vendait notre viande au même prix qu’aujourd’hui ! Par contre le prix a augmenté pour les consommateurs et nos charges ont quadruplé ! Comment voulez-vous que nos entreprises puissent tenir ?", interroge Pascal Trécul, éleveur de bovins.
Le sous-préfet d’Eure-et-Loir a tenté de rassurer les exploitants agricoles en expliquant que "le mécanisme était en marche" pour répondre aux attentes des producteurs et qu'une cellule pour les agriculteurs en difficulté allait rouvrir ses portes avant fin juillet.
► Reportage de A. Albert et D. Lepape