Femmes ingénieurs : "Dès mon premier cours de chimie, j'ai senti que ça allait coller"

Le 29 novembre 2018, deux associations organisaien la journée "Les sciences de l'ingénieur au féminin". Nous avons rencontré Clotilde Parenti , qui, a 34 ans, vient tout juste de devenir ingénieure. 

Cet article a été publié la première fois en novembre 2018.

En 2016, seuls 40% des élèves des filières scientifiques et technologiques étaient des étudiantes, selon l'Observatoire des Inégalités. Plus inquiétant encore : le progrès vers la parité ralentit. 

"En dix ans, le pourcentage de filles dans les filières scientifiques et techniques n’a augmenté que de deux points", constate l'Observatoire. Stéréotypes et manque de confiance en soi sont les raisons avancées pour expliquer ces chiffres. 

Pour encourager les jeunes filles, deux associations -  Elles bougent et l'UPSTI - ont lancé il y six ans la journée "Sciences de l'ingénieur au féminin", à travers toute la France. 
 


Un métier, plusieurs chemins

A cette occasion, nous avons rencontré Clotilde Parenti, qui termine aujourd'hui même ses études d'ingénieur, à 34 ans. "Mon parcours est super atypique. J’ai commencé par un bac technologique et un BTS de chimie, et je me suis lancée en licence professionnelle de formulation industrielle, en alternance. Ça regroupe toutes les créations de produit : la cosmétique, l’agroalimentaire, la pharmacie…"

En sortant de licence, elle veut se lancer dans le monde du travail. Elle devient donc directement technicienne en transposition industrielle, puis en contrôle qualité, fait de l'analyse, passe par le milieu de la peinture, via la formulation... 

"Il y a cinq ans, j’ai décidé de reprendre mes études parce que je m’ennuyais (rires)". Clotilde Parenti entame donc des cours du soir au CNAM, puis un stage chez Gimopharm.

Chez elle, les graines de la science ont germé petite. "C’est très bête, je pense au jeu de découverte, à l'époque, Chimie 2000. Le fait de regarder C’est pas sorcier, aussi. Ça m'a mis le pied à l'étrier", sourit-elle. Un penchant qui se renforce avec les études. 
 

J’ai senti dès mon premier cours de physique-chimie que ça allait coller, c’était ma voie naturelle. C’était coloré, c’était ludique, ça changeait des autres cours. On ne m’a jamais dit que c’était un métier de garçon.


"La société patriarcale n'a pas changée"

C'est le monde du travail qui la confronte à la mysogynie encore latente en sciences. "Ça dépend des secteurs. En cosmétique, les femmes sont bien intégrées. La hiérarchie est quasiment totalement féminine, il n’y a pas de plafond de verre. Mais par exemple, si on touche à la pharma, on le sent…Dans le monde de l’entreprise c’est "Sois belle et tais-toi", ou à la limite, "Sois belle et fais ton job".

Pour elle, le changement dépend de l'arrivée d'une nouvelle génération, y compris et surtout dans les postes à responsabilité. De la passion, un peu de caractère, c'est ce qu'il faut selon elle pour exercer dans les secteurs les plus masculins. 
 
"Faut se lancer, y’a de la place pour tout le monde ! On a besoin de gens en aéronautique, par exemple, en agroalimentaire, pour travailler les arômes… Les femmes y ont aussi bien leur place que les hommes. Si on est curieux, il faut y aller, parce que c’est un métier où on ne s’ennuiera jamais."
 
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