Alors qu'Emmanuel Macron lance aujourd'hui, dans l'Eure, le grand débat national, sa mise en pratique pose encore problème dans notre région.
Emmanuel Macron lance aujourd'hui dans l'Eure le grand débat national pour tenter de sortir de la crise des gilets jaunes. Fractures territoriale, économique, démocratique : ces sujets doivent être traités et débattus librement, c'est en tout cas la position officielle de l'Elysée.Léger retard informatique
Le débat doit durer jusqu'au 15 mars, et un calendrier avait été annoncé. Calendrier qui semble avoir déjà pris un peu de retard. "Dès le 15 janvier 2019, chacun pourra avoir accès à la liste des débats organisés dans sa région sur le site internet du Grand Débat National" assurait le Premier ministre Edouard Philippe dans un communiqué. Des réunions organisées sur la base des initiatives locales.A 16h30, ce 15 janvier, le site web n'était pourtant pas encore ouvert, un lien invitant à s'y inscrire pour être averti de sa mise en route. A partir du 21 janvier, il servira également à déposer les contributions au débat, ce qui restera possible par voie postale. "A partir du 1er mars, des Conférences citoyennes régionales seront organisées, associant des Français tirés au sort dans chaque région à des représentants de diverses parties prenantes", annonce également Edouard Philippe.
Les maires divisés
"Qu'est-ce que l'on attend exactement de nous dans ce débat ?", a questionné Jean-Paul Legendre, président de l'Union des maires et des élus de l'Eure, lors de la conférence inaugurale. Beaucoup des thèmes qu'Emmanuel Macron propose d'aborder lors du débat vont, en effet, au-delà des compétences de ces élus locaux.Les maires font en outre preuve d'une implication au moins disparate. André Laignel, maire d'Issoudun et vice-président de l'association des maires de France estime par exemple que "l’État se défile en essayant de mettre les maires en première ligne". L'élu a expliqué, sur France Info : "les maires de France ne se sentent en aucun cas engagés par ce débat et ne sauraient être co-organisateurs".
#TelSonne @franceinter @FabSintes Les maires n'ont pas à endosser le paletot face aux #GiletsJaunes : c'est à l'Etat d'organiser et d'animer le #GrandDébatNational ! Dans la lettre @EmmanuelMacron : rien sur la #CSG, rien sur le #SalaireMinimum et exclusion du débat sur l' #ISF ! pic.twitter.com/I8Oxx097ih
— André Laignel (@AndreLaignel) 14 janvier 2019
Gil Avérous, maire de Châteauroux, s'est lui aussi montré très réservé. S'il a prévu de jouer le jeu en mettant à la disposition de l'Etat les locaux nécessaires, il estime que les maires n'ont "pas le levier et les moyens" d'organiser le débat dans de bonnes conditions.
A l'inverse, à l'Elysée lundi, le président de l'AMRF et maire Gargilesse-Dampierre Vanik Berberian a affirmé que les maires ruraux étaient "les interlocuteurs les plus reconnus" et étaient prêts à être les "facilitateurs" du débat à venir.
L’AMRF association des maires ruraux de France tient parole et remet au Président de la République les Cahiers de Doléances et Propositions des citoyens collectés dans les mairies pic.twitter.com/PfdCfleJyz
— Vanik Berberian (@defibrilators) 15 janvier 2019
Certains autres maires, comme David Faucon à Beaugency, ont déjà mis la machine en branle. Dans cette commune du Loiret, la première réunion aura lieu dès ce samedi 19 janvier, "qui permettra de poser les bases et d'expliquer le fonctionnement de la concertation qui sera menée sur notre territoire communal".