Interpellé par la députée Sophie Auconie, le ministre de l'Intérieur a rendu publique la création de la nouvelle cellule "Déméter".
Ce 5 novembre, en plein examen du budget, la députée d'Indre-et-Loire Sophie Auconie met les pieds dans le plat. L'élue a interpellé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur la question de "l'agribashing".
Sophie Auconie a dénoncé "la montée des intrusions et agressions dont sont victimes les agriculteurs". Le jour même, quatorze militants animalistes étaient condamnés à de la prison avec sursis pour s'être introduit dans plusieurs élevages, dont un en Eure-et-Loir, afin de "libérer" les animaux.
Une nouvelle cellule de protection
"Vous soulevez un vrai problème. (...) Ces intrusions peuvent avoir un caractère extrêmement grave", a répondu le ministre Castaner. "J'ai demandé à la Direction générale de la gendarmerie nationale de mettre en place une cellule spécifique pour gérer, identifier, poursuivre les auteurs de ces agressions".
Nommée Déméter, d'après de la déesse grecque de la terre, de l'agriculture et des moissons, cette cellule a été mise en place il y a trois semaines. Christophe Castaner a tout de même tenu à faire la différence entre les agressions à proprement parler et le "débat politique ou la dénonciation de ce type d'agriculture, sur lesquels je n'ai pas à me prononcer".
Le renseignement territorial a aussi été invité à considérer ces "invasions" comme des troubles "importants" à l'ordre public.
"Des dispositifs qui existent déjà"
Si la députée Auconie a salué les annonces du ministre, elles ont en revanche été moquées par l'opposition et notamment la France Insoumise. "Si on pouvait éviter de réinventer des dispositifs qui existent déjà, je pense que ce serait pas mal", a ironisé le député insoumis Ugo Bernalicis. "De mémoire, il y avait un dispositif qui s'appelle Vigi Agri que gèrent les gendarmes".
Mis en place en 2018, Vigi Agri permet aux agriculteurs affiliés de recevoir en temps réel un message d'alerte lorsqu'un exploitant est victime d'un vol. Les agriculteurs peuvent également, via ce biais, signaler directement à la gendarmerie les comportements suspects aux abords des exploitations.