Amboise: la ville contrainte de fermer son marché

Suite a un arrêté de la Préfecture, la ville d'Amboise a été contrainte de fermer son marché du vendredi. Du côté de la mairie d'Amboise, c'est l'incompréhension, car le dispositif de sécurité mis en place était pour eux satisfaisant.

La nouvelle est tombée comme un coup de massue pour la mairie d'Amboise. À peine rouvert vendredi, le marché d'Amboise a été fermé par arrêté préfectoral le jour même.

Pourtant, tout avait bien commencé ce vendredi 15 mai. En amont, des élus, accompagnés de représentants des commerçants, étaient venus sur place à plusieurs reprises pour mieux visualiser les choses. 

A peine ouvert, le marché d'Amboise est de nouveau fermé


Pour ce premier marché amboisien depuis le déconfinement, seuls étaient acceptés les commerçants titulaires. Ils étaient tout de même 87, mais l'esplanade le long de la Loire faisant 5 000 mètres carrés. Pour Myriam Santacana, élue au commerce de la ville d'Amboise : "Il y avait largement la place entre les deux rangées d'étals puisqu'ils étaient distants de près de 15 mètres."

Les premiers commerçants sont arrivés dès 6 heures du matin, pour avoir le temps de s'installer et de baliser leur emplacement. Pour Cherifa Adaïssi, présidente des commerçants des marchés d'Indre-et-Loire : "Quand on regardait certains commerçants, équipés de gants et de masques, on aurait cru qu'ils allaient rentrer en salle de réanimation. Malheureusement, je reconnais qu'une petite minorité n'a pas été aussi rigoureuse."

"Les clients étaient des habitués. C'était aussi l'occasion de prendre des nouvelles de chacun." Cherifa Adaïssi

Les commerçants sont maintenant dans l'attente de la réouverture du marché par la Préfecture, et le temps presse :"Le problème, c'est qu'avec le jeudi de l'Ascension, les vendeurs de produits alimentaires devaient absolument passer leurs commandes ce mardi, dernier délai. Ils sont tellement inquiets, que j'ai reçu des dizaines d'appels aujourd'hui.", nous confie Cherifa Adaïssi.

La profession est inquiète

"Pour les commerçants, c'est une période très difficile et j'ai peur que certains déposent le bilan" Cherifa Adaïssi

L'ensemble de la profession est très inquiète. Tout le monde sait pertinemment qu'il faudra sans doute des mois pour retrouver la convivialité et l'ambiance de la vente à l'étalage, où l'on interpelle les passants. L'autre inquiétude est de voir aussi certains habitués, dont les personnes âgées, changer leurs modes de consommation par mesure de sécurité. Chérifa Adaïssa veut rassurer tout le monde et plaide pour le marché en plein air : "Moi, je veux bien que l'on ferme ainsi les marchés mais quand même, c'est un paradoxe, car en pleine période de confinement, on a laissé les gens se servir librement avec leurs mains en fruits et légumes dans les rayons des supermarchés."
 


Et c'est là tout le problème de droit. La Préfecture peut plus facilement gérer l'espace public, comme les esplanades où s'installent les marchés, mais c'est bien plus compliqué à l'intérieur des supermarchés qui sont des espaces privés. De plus, les vendeurs sur les marchés sont très divers. Ils ont une culture de la débrouille et de l'indépendance, alors que là, il va falloir s'unir et parler d'une même voix pour se faire entendre.

L'urgence est de rouvrir le marché


La mairie a tout de suite pris les choses à bras-le-corps. Le vendredi, juste après la décision de fermeture du marché, elle a planché avec les commerçants sur un nouveau plan, avec un dispositif différent et plus strict. Le maire d'Amboise va également prendre un arrêté pour obliger l'ensemble des commerçants et des clients à porter un masque. Pour Myriam Santacana, élue en charge du commerce à la mairie d'Amboise : "Les mesures seront plus drastiques, mais cela reste possible car la commune a distribué 15 000 masques à ses administrés. On va faire comme sur les marchés à Paris, mais eux, ils sont en zone rouge."

"On prend acte de la décision de la Préfète, mais on ne peut pas faire beaucoup plus" Myriam Santacana


Les habitants, eux, finissent par être un peu perdus. Le 13 mars dernier, c'est la Préfecture qui avait imposé au maire d'ouvrir le marché du vendredi et cette fois, c'est cette même Préfecture qui demande sa fermeture. On voit bien que les autorités avancent à tâtons, expérimentent, chacun ayant son opinion dans la gestion de cette crise qui, il est vrai, est sans précédent. L'objectif est déjà de réussir l'ouverture du marché du vendredi matin car après, il y a celui du dimanche matin qui reste le plus gros marché du département, puisqu'il rassemble plus de 200 commerçants.
 
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