Emmanuel Macron compte bel et bien supprimer la taxe d'habitation pour 80% des Français. Un réforme qui inquiètent de nombreux élus. Illustration dans une commune de la région Centre-Val de Loire, à Charentilly, en Indre-et-Loire.
C'est une colère retenue mais qui pourrait bientôt faire du bruit. A Charentilly et dans sa communauté de communes, en Indre-et-Loire, les élus sont irrités par les nouveaux efforts demandés par le gouvernement.
En effet, 13 milliards d'euros d'économies sont à réaliser d'ici la fin du quinquennat.
"Je suis incapable de dire sur quoi je peux renier. Je ne peux pas mettre des employés dehors, vu que ce sont des fonctionnaires. Je les ai embauchés, ils sont liés à la commune. C'est donc l'investissement qui va être touché et ça veut dire que je n'entretiens plus les bâtiments, que je n'entretiens plus la voirie", soupire Antoine Trystram, maire de Semblançay.
Un flou artisitque
Ces annonces viennent s'ajouter au projet de suppression de la taxe d'habitation. A Charentilly, elle représente 15 % du budget annuel établi à 1,3 million d'euros en 2016. Si le gouvernement jure qu'il compensera le manque à gagner, les élus ne sont pas aussi confiants.
"L'année dernière, j'ai touché 202.183€ de taxe d'habitation", explique le maire, Patrick Lehagre. "Cette année, je ne sais pas combien on va toucher car on nous annonce à l'euro près. Sauf qu'on nous annonce aussi qu'uniquement 80% des foyers vont être concernés. Il y a un flou artistique autour de toutes ces questions, j'ai peur que certains en laissent des plumes."
Dans ce contexte d'inquiétude et d'incertitude, toutes les économies sont bonnes à prendre. Il y a trois ans, l'orgue de l'église qui devait être changé a été chiné sur Internet et offert à la commune.