Les prix du fioul domestique s’envolent. Trois millions et demi de résidences principales sont tributaires de ce mode de chauffage, notamment en zone rurale. Depuis l’annonce par le gouvernement de la fin des chaudières classiques, le biofiuol est dans tous les esprits.
Où en est-on du Biofiuol ?
Les prix du fioul domestique ont franchi la barre des 1,00 euro le litre
1,03 euros le litre de gas-oil ce matin aux établissements Aubrun à la Châtre. Chaque jour, en ce moment le prix varie et malheureusement pour les consommateurs, toujours à la hausse.
Aurore Meunier, responsable de l’entreprise explique : "le prix dépend de l’endroit où se trouvent les dépôts de carburants. Nous on charge à Saint-Pierre des Corps, à Tours, pour l’emmener dans nos dépôts d'Ardentes ou de La Châtre. On ajoute ces frais, ainsi que ceux de la livraison finale au prix du carburant". C’est la seule marge de manœuvre qui différencie les prix. Pour le reste :
On achète à un prix donné par les fournisseurs, et malheureusement on ne peut rien dire.
Malgré ces prix élevés ou peut-être à cause, les gens se précipitent pour faire entrer du fioul dans leurs cuves, ayant renoncé à une baisse des prix de plus en plus improbable dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.
Et le biofioul dans tout ça ?
Depuis l’annonce de l’interdiction d’installer des chaudières à fioul, repoussée à juillet 2022 après avoir été annoncée fin 2021, la profession a contre-attaqué pour rassurer ses clients. En expliquant de quoi il sera question exactement et surtout en parlant du Biofioul, un produit appelé à se développer au cours des prochaines années, pour aller jusqu’à totalement remplacer le fioul classique à l’horizon 2040.
Le colza, une plante aux multiples atouts! Dès 2022, le biofioul F30, composé de 30% d’ester méthylique de colza, alimentera les chaudières biocompatibles F30. #biofioul #FranceColza https://t.co/IyviRhbqWO
— Florence QUELIN (@florencequelin) October 6, 2021
Dans un premier temps le Biofioul doit comporter 30% d’EMAG de colza pour répondre aux normes de taux de pollution fixé par l’Etat. Le Président de la FF3C (la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage) Éric Layly expliquait fin septembre dernier "que le produit serait prêt pour le deuxième trimestre 2022".
Mais à quel prix ? Car, si on sait que ce produit permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 70% comparé au fioul fossile (Directive UE 2018/2001 du 11 décembre 2018, relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables, d’après un rapport d’Analyse du Cycle de vie (ACV) réalisé par le Joint Research Center), si on sait que la France est l’un des premiers producteurs de Colza en Europe avec :
- 80 000 producteurs,
- 500 coopératives et négociants
- 40 opérateurs de trituration des oléagineux,
on ne sait toujours pas à quel prix il sera commercialisé.
Fin septembre on parlait de 15 % plus cher que le prix du fioul actuel. Mais entretemps, ce dernier grimpe inexorablement vers des sommets qui permettraient de relativiser le surcoût, voire de l’effacer. Et la profession bien sûr essaie de mettre toutes les chances de son côté pour rendre ce produit suffisamment attractif auprès de sa clientèle et organiser ainsi la pérennisation d’une activité qui représente 1200 entreprises en France et 15 000 personnes y travaillant (Sources FF3C et INSEE).
La profession se bat pour que la part des 30% de Bio ne soit pas fiscalisée. Car aujourd’hui le prix du pétrole, c’est quand même plus de 60 % de taxes. C’est actuellement en négociation avec le gouvernement. On en saura un peu plus avec la loi de finances 2022.
Aujourd’hui, la profession se dit prête à commercialiser ce produit, en rappelant que, bien sûr, le fioul classique reste d’actualité pour tous ceux qui le souhaitent jusqu’à la fin de vie de leurs chaudières. Pour ceux qui souhaiteraient anticiper et changer de brûleur de chaudière afin de pouvoir utiliser le Biofioul pour des raisons écologiques, la profession plaide aussi pour une aide fiscale.