La ville de Saint-Pierre-des-Corps, propriétaire depuis 1946, de Châtelus-le Marcheix dans la Creuse ne compte pas abandonner cette colonie emblématique de la ville mais la dynamiser malgré la perte de vitesse des colonies de vacances
A Châtelus-le- Marcheix, cette ancienne ferme achetée par la commune de Saint-Pierre-des-Corps en 1946, est devenue une colonie de vacances pour les jeunes corpopétrussiens dès 1947. Elle a vu passer des générations d’enfants, devenus parents, qui ont envoyé leurs propres enfants découvrir les activités dans la nature creusoise, les baignades, les feux de camp et la fabrication de cerfs-volants ou de totems encore aujourd’hui. Mais la crise sanitaire et la baisse du pouvoir d’achat, sont passées par là.
Amin Brimou, adjoint au maire de Saint-Pierre-des-Corps, chargé de la jeunesse, de l’éducation nous explique les choix de certains parents. "C’est une conjoncture nationale. Les familles ont de plus en plus de difficultés à partir en vacances avec leurs enfants c’est pour ça qu’on met en place des structures comme les centres de loisirs"
La colonie reste toujours un moyen d’offrir aux jeunes de Saint-Pierre-des-Corps, un dépaysement en pleine nature avec leurs frères, et sœurs, les copains, mais l’adjoint à l’éducation reconnait une certaine désaffection de ce type de vacances
Les colos en perte de vitesse
Il y a une perte de dynamisme des colonies de vacances du fait du coût de la vie qui augmente pour les ménages mais c’est aussi un coût supplémentaire pour la collectivité
Amin Brimou, adjoint au maire de Saint-Pierre-des-Corps chargé de la jeunesse et de l'éducation
Il ajoute. "C’est pour ça qu’on a été amené à raccourcir la durée des séjours, de 18 jours à une semaine cet été. Quand c’était plus long il y avait un staff qui se déplaçait : à la fois des administratifs, des personnels de cuisine, le gardiennage, ce qui était plus onéreux au niveau du fonctionnement."
La difficulté de recruter des animateurs
Les colonies de vacances souffrent aussi d’un déficit d’animateurs. Il faut être titulaire du BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur), une formation payante. Pour pallier cette première difficulté, la ville de Saint-Pierre-des-Corps finance 40% du BAFA pour former ses animateurs de centres aérés et de colonies de vacances. Seconde difficulté, les salaires, très peu valorisés pour une forte implication auprès des enfants ou des adolescents. Gaétan Poucineau, animateur cet été à Châtelus-le-Marcheix nous donne son sentiment.
Au niveau responsabilité, c’est quand même lourd, on est avec les enfants 24 heures sur 24. Nous, ça va, on est employé par une collectivité mais quand c’est des organismes qui emmènent des enfants à la mer ou dans des stations balnéaires, je sais que généralement, ils ne sont pas payés beaucoup
Gaétan Poucineau, animateur de la colonie Châtelus-le-marcheix
Redynamiser la colonie de vacances
A Saint-Pierre-des-Corps, Amin Brimou, l’adjoint au maire nous explique les objectifs de la municipalité concernant cette colonie historique. « Ce qu’on souhaite faire, c’est rénover cet espace pour le long terme, permettant une ouverture sur l’année aussi pour en faire profiter nos écoles, le service municipal de la jeunesse et attirer de nouveaux publics"
On va s’inscrire aussi dans des dispositifs post Covid, les colos apprenantes, qui permettent d’apprendre autrement autour de la citoyenneté, de la transition écologique
Amin Brimou
Cet été 2022 avec 20 enfants par semaine ce sont plus de 200 jeunes de Saint-Pierre-des-Corps qui découvriront ou retourneront dans cette colonie de vacances emblématique de Châtelus-le Marcheix, au cœur de la Creuse.