Les enjeux climatiques et la transition énergétique sont au menu de ce mardi. L'Assemblée Nationale étudie un projet de loi et le prix Nobel Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, est l'invité de la CCI Touraine et d'EDF Centre-Val de Loire.
Ce mardi 25 juin c'est un prix Nobel de la paix 2007, pour sa participation au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le climatologue Jean Jouzel, qui a lancé, à Tours, le débat initié par EDF et la CCI Touraine sur les enjeux énergétiques.
Dans le document de présentation de l'évènement, EDF Commerce Centre-Val de Loire et la Chambre de Commerce et d'Industrie de Touraine évoquent un changement de paradigme pour les acteurs économiques :
Il n'y a donc plus de climatosceptiques chez les entrepreneurs ou, peut-être, les moins convaincus ont-ils fini par reconnaître qu'il y avait dans la transition énergétique un pallier technologique essentiel à franchir et des retombées potentielles juteuses.
Il sera nécessaire de réduire les consommations d'énergie, en priorisant la baisse de consommation des énergies les plus carbonées. (..) Le réchauffement climatique et la transition énergétique sont donc des réalités auxquelles les entreprises et collectivités vont devoir s'adapter.
Quelque soient leurs motivations, plus de 100 personnes ont assisté à la démonstration de Jean Jouzel au Palais des Congrés de Tours.
Un exposé à la fois scientifique, basé sur les travaux du GIEC et un discours de vulgarisation pour comprendre l'impact du changement climatique sur les régions françaises.
En Touraine, par exemple, il est régulièrement fait état d'incertitudes pour la viticulture du Val de Loire. Le Vinopôle Centre-Val de Loire a notamment pointé des conséquences très concrètes à ce réchauffement annoncé :
L’adaptation à de nouvelles conditions de production engendrera vraisemblablement des surcoûts : augmentation des besoins en énergie pour climatiser les bâtiments de stockage ou pour refroidir la vendange, rémunération du personnel de nuit, utilisation de camions frigorifiques pour le transport des bouteilles, isolation plus conséquente des bâtiments de production…
Des conséquences similaires existeront dans tous les domaines d'activité de nos économies. La nécessaire révision des procédures d'isolation des bâtiments commerciaux ou industriels imposera des investissements importants, mais sera à la base de réductions drastiques des consommations d'énergie et des factures qui y sont liées.
La récurrence des canicules expliquée par le prix Nobel Jean Jouzel :
Le projet de loi Energie et Climat
Au même moment, l'Assemblée Nationale se penche sur les conséquences du changement climatique pour l'ensemble de la société française.L'examen du texte intervient ce mardi après-midi à l'issue d'un long travail législatif visant à mettre la France en adéquation avec ses engagements.
Au niveau international, la France s’est engagée, avec les autres pays européens, à réduire les émissions de l’Europe de 40 % en 2030 (par rapport à 1990) dans le cadre de l’Accord de Paris.
Une loi qui intégre 3 grandes ambitions :
- Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, en divisant les émissions de gaz à effet de serre par un facteur supérieur à six entre 1990 et 2050
- Réduire la consommation énergétique primaire des énergies fossiles de 40 % en 2030
- Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2035