Aujourd’hui la région Centre-Val de Loire, a presque autant d’illustres écrivains que de monuments classés. Ce patrimoine littéraire s’étend du Moyen-âge, avec le truculent François Rabelais, jusqu’au XXᵉ siècle des Genevoix, Fournier ou Péguy.
Puisque l’été est tout autant propice à la lecture qu’à la découverte de lieux patrimoniaux, voici des buts de "voyages en Littérature" à travers le Val de Loire.
Honoré de Balzac, né à Tours le 20 mai 1799
Fils de Bernard-François Balssa et d'Anne-Charlotte-Laure Sallambier, Honoré naît au 25 de la rue de l'Armée d'Italie, aujourd’hui le numéro 47 de la rue Nationale, en plein cœur de Tours.
Sa mère n’a que 18 ans, 32 ans de moins que son mari. Elle accepte mal ce premier enfant qui ressemble trop à son père.
Honoré est placé à temps complet chez une nourrice, à Saint-Cyr-sur-Loire, puis en pension-école à Tours de 4 à 8 ans. Enfin, il est envoyé au prestigieux collège des Oratoriens à Vendôme, où il passe six années de solitude absolue et de travail scolaire acharné.
Il en revient au moment où ses parents quittent Tours pour s’établir à Paris. Il y fera sa carrière littéraire, mais ne cessera de clamer son amour de la Touraine et d’y revenir très souvent. Il fréquente notamment le château de Saché où se trouve désormais le musée Balzac.
René Descartes, né à La Haye en Touraine le 31 mars 1596
"Je suis un gentilhomme du Poitou né dans les jardins de la Touraine", ainsi se présente René Descartes.
Son père, Joachim Descartes, est originaire de Châtellerault, membre de la petite noblesse et conseiller au parlement de Bretagne. Sa mère, Jeanne Brochard, née à La Haye-en-Touraine, y donne naissance à René, 3ème enfant de la famille.
Jeanne Brochard décède en 1597 et René est élevé, dans sa maison de naissance (aujourd’hui Maison-musée René Descartes) par sa grand-mère maternelle, Jeanne Sain.
L’enfant est de santé fragile et ne quitte le logis de La Haye en Touraine qu’à l’âge de 11 ans pour effectuer des études à La Flèche (Sarthe), puis à Poitiers et Paris. Il sera soldat, philosophe, mathématicien, grand voyageur et meurt en 1650 à Stockholm.
Meung-sur-Loire (Loiret), centre de la Littérature médiévale de Jean-de-Meun à François Villon
Magdunum, l’ancien village Gallo-Romain, se nomme désormais Meun lorsqu’un bourgeois de la ville, Jean de Meun, entre dans l’Histoire de la Littérature.
En 1275, 40 ans après la mort de Guillaume de Lorris, noble issu du village de Lorris en forêt d’Orléans, Jean de Meun décide d’achever l’ouvrage de Lorris baptisé "Le Roman de la rose".
Ainsi naît le plus important manuscrit du 13ème siècle, récit d’amour courtois dans la partie Lorris et réflexion sur la vie sociale et politique de l’époque avec Jean de Meun. Cette œuvre de près de 22 000 vers est la plus diffusée de son époque, on en connaît aujourd’hui plus de 300 manuscrits.
Meung-sur-Loire est aussi la résidence obligée du plus célèbre poète du 15ème siècle.
En 1461, François Villon est détenu pendant 4 mois au château de Meung, sur décision de l’évêque d’Orléans Thibault d’Aussigny.
Sa faute est inconnue mais Villon est soupçonné de nombreux méfaits, y compris de l’assassinat d’un prêtre. Il est libéré sur ordre du roi Louis XI et disparaît mystérieusement deux ans plus tard.
Marguerite Audoux, née le 7 juillet 1863 à Sancoins (Cher)
Le 2 décembre 1910 est la date d’un incroyable bouleversement dans le microcosme littéraire français. Une femme, couturière, pauvre, qui n’a jamais écrit auparavant, obtient pour son premier roman le prix Femina.
Ce miracle s’abat, presque sans qu’elle ne l’ait souhaité, sur les épaules de Marguerite Audoux, née en 1863 à Sancoins, dans le Cher. Son ouvrage s’intitule "Marie-Claire", dont s’inspireront les créateurs du magazine du même nom en 1937.
"Marie-Claire" est le récit, autobiographique et fictionnel, de la jeunesse de Marguerite Audoux, entre Berry et Sologne, enfant abandonnée, élevée par les sœurs de l’orphelinat de Bourges, puis placée dans une ferme solognote à Sainte-Montaine.
La simplicité et la force de son style, les descriptions de la nature environnante ou la précision du registre émotif, ont été salués par les plus grands écrivains de l’époque, notamment Alain Fournier, lui aussi natif du Cher et qui prépare alors "Le grand Meaulnes".