Tourangelle, Léa Carlosema est danseuse de flamenco et de danse contemporaine. Elle propose des spectacles de flamenco traditionnel mais aussi des performances pluridisciplinaires. Elle anime aussi des stages et donne des cours, ouverts à tous, pour que la magie de la danse continue son envol.
Flamenco, un mot de trois syllabes dont la musicalité donne le mouvement cadencé. Un appel du pied pour entrer dans le rythme. Le corps ancré et aérien à la fois. Une danse, mais aussi une musique, une tradition, un art à part entière.
Vers sept, huit ans, Léa Carlosema fait ses premiers pas de danse classique. Une discipline rigoureuse qui lui enseigne les bases et qui l'initie aussi à son langage corporel. Des connaissances en bagage pour appréhender d'autres danses et d'autres styles : le Jazz, le lindy hop, le Jazz Roots et bien sûr, la danse contemporaine. Tout un cheminement qu'elle aborde en parallèle et en quinconce jusqu'au flamenco. Une histoire passionnée qui dure depuis une dizaine d'années. Un flamenco traditionnel, mais aussi contemporain qui dialogue et s'émancipe dans d'autres univers.
C'est en regardant un reportage, qu'elle a connu ses premiers émois pour cette danse qu'elle a appris à connaître et à apprivoiser.
Je me suis dit : "qu'est-ce que c'est que cette gestuelle, à la fois gracieuse et puissante, et ces frappes de pied ?"
Léa Carlosema
Séduite par son ambivalence, sa dualité entre les éléments, elle reçoit cette danse au plus profond d'elle-même. "Une intensité et une sensation viscérale, cathartique" qui font corps et âme avec la danseuse de flamenco.
Le voyage à la source
Après avoir suivi des cours de flamenco en France, Léa pense avoir acquis une expérience dans l'art qu'elle affectionne. Elle part, confiante, en voyage en Andalousie, le berceau du flamenco. Là-bas, elle prend conscience qu'elle a encore beaucoup à apprendre :
Le rapport à la musique, en tant que danseuse, il faut que je comprenne la guitare, le chant, le rythme et le ou la guitariste doit comprendre la danse et le chant.
Léa Carlosema
Assimiler peu à peu les codes pour dialoguer ensemble, en osmose dans un flamenco. Peu à peu, parce qu'il faut patience, travail et ténacité pour entrer comme il se doit dans la danse. "C'est quelque chose qui ne vient pas tout de suite, il faut travailler plein de choses différentes et c'est comme un instrument de musique en fait, c'est en le pratiquant, qu'on arrive à le dompter. "
Un jeu codifié qui permet à la longue, quand il est acquis, de pousser les portes de l'improvisation.
Du temps et de la régularité aussi pour perfectionner coordination et maîtrise de la rythmique. "On fait de la musique avec les pieds, tout ce qui va être la gestuelle des mains, les directions. Et la rythmique, n'étant pas musicienne, c'est quelque chose que j'ai besoin de travailler plus."
Léa est aérienne. Les cours de danse classique lui ont donné des ailes qui s'envolent dans les airs et un port de tête qui s'étire vers le haut. Elle doit apprendre à s'ancrer, à "redescendre un peu dans la terre.", tout en jouant des bras avec grâce pour répondre à l'appel très doux de la guitare. Les émotions du chanteur s'infiltrent dans le corps et les expressions du visage de la danseuse portée par cette énergie et cette force transcendante.
Le flamenco en compagnie
Les musiciens de flamenco sont rares en Touraine. Les danseuses le sont beaucoup moins. Léa Carlosema a une compagnie à Tours, mais les artistes qui en font partie sont mobiles et sollicités en fonction des projets à faire grandir ensemble. Ils viennent de Nantes, de Paris, de Lyon, Toulouse...Ils sont habituellement guitaristes ou plus rarement bassiste comme Clément Douam. Les instruments sont de plus en plus diversifiés aujourd'hui avec des mélanges plus hybrides et des expérimentations. Il n'est pas rare d'entendre un violon, une contrebasse ou une batterie jouer un air de flamenco.
Des rencontres artistiques et des duos chorégraphiques pour faire un pas de plus sur la piste de la découverte. S'enrichir de l'autre, offrir de soi, pour expérimenter et donner naissance à ce dialogue corporel unique. "Gestes" avec Simon Dimouro est une création de danse hybride où le flamenco et le hip-hop se défient, se cherchent et se rencontrent dans une alchimie singulière.
Le flamenco, kitch ou pas ?
Le Flamenco est une danse traditionnelle qui raconte une époque, un mode de vie. Il évolue donc avec son temps et son environnement. Léa Carlosema aime jouer de cette évolution et de ces différentes facettes pour se mouvoir dans des tenues moins stéréotypées et s'affranchir des codes. Une liberté qu'elle porte en elle pour danser le flamenco, d'hier, d'aujourd'hui et demain.
Cet art exigeant séduit de plus en plus d'amateurs en France, en quête, de ce qui ne s'explique pas avec des mots, mais se ressent. Non, les jeunes danseurs de la compagnie Léa Carlosema ne le trouvent pas kitch. Le flamenco, ils kiffent.
Léa Carlosema est l'invitée de l'émission"Vous êtes formidables " France 3 Centre Val de Loire ce mercredi 11 octobre.
Les autres invités de la semaine de "Vous êtes formidables" sont :
- Lundi 9 octobre : Martin Simonet, Chef du restaurant l’Auberge des templiers
- Mardi 10 octobre : Jean-Claude Marquet, archéologue, qui va nous parler des gravures dans la grotte de la Roche-Cotard
- Jeudi 12 octobre : Emmanuelle Lauer, Artiste qui expose son travail « Après l’ombre » jusqu’à fin novembre à Talcy
- Vendredi 6 octobre, le best-of avec les meilleurs moments de vos émissions de la semaine.
Cuisine, nature, sport, culture, des thématiques représentées par les invités de notre territoire régional.
"Vous êtes formidables" à revoir, en replay sur le site de france.tv
