Un militant de Greenpeace Tours poursuivi pour dégradation après une action devant la permanence d'un député LREM

Le 10 janvier 2021, avec quelques affiches et autocollants, Simon et d'autres militants de Greenpeace Tours ont voulu dénoncer les députés "boulets du climat" devant la permanence de Daniel Labaronne, à Bléré. Simon est convoqué lundi 4 octobre devant le tribunal correctionnel de Tours

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C’est la première fois, d'après l'association, qu’un militant de Greenpeace est poursuivi et convoqué devant un tribunal correctionnel pour des faits d'affichage sauvage, après une action non-violente n'ayant entrainé aucune dégradation.

Agé de 31 ans, Simon (il préfère ne pas donner son nom pour ne pas personnaliser une action collective, NDLR), sera pourtant jugé lundi 4 octobre à Tours pour le délit de "dégradation légère en réunion". Il nous explique le contexte de cette action à Bléré :

"Les boulets du climat était une action nationale de Greenpeace visant à pointer du doigt les députés de la majorité ayant les pires votes climaticides, de notre point de vue. Daniel Labaronne avait notamment voté l'accord de libre-échange avec le Canada, le rétropédalage sur les néo-nicotinoïdes et le plan de relance sans contrepartie, un chèque en blanc pour les entreprises polluantes."

Jusqu'à 15 000 euros d'amende

Les militants de Greenpeace Tours avaient donc décidé de l'interpeler en allant poser devant sa permanence de Bléré pour une photo destinée aux réseaux sociaux.

"C'était un dimanche, il n'y avait personne dans la permanence, reprend Simon, on voulait juste lancer le débat. Avec un peu de scotch, deux autocollants et de la craie, rien à voir avec une quelconque dégradation."

Et rien de bien méchant, semble-t-il, mais Daniel Labaronne a tout de même déposé une plainte et le parquet a décidé de poursuivre.

"C'est complètement disproportionné, il y a eu recherche d'empreintes, des gros moyens mis en oeuvre pour trouver ces criminels utilisant du scotch et de la craie, ironise Simon. J'ai été convoqué pour une garde-à-vue, menace de prélèvement ADN, toute la panoplie pour intimider les militants écologistes. Maintenant je risque jusqu'à 15000 euros d'amendes...Où est l'intérêt général ?"

Pour Greenpeace France, "Les militantes et militants font face à une répression grandissante, et ce procès devant le tribunal correctionnel marque une nouvelle étape". L'association appelle à un rassemblement de soutien devant le Palais de Justice de Tours, lundi 4 octobre, à 12h30. Il s'agit notamment de défendre le droit à interpeler les élus.

Nous n'avons pour l'instant pas réussi à joindre Daniel Labaronne afin de connaître son point de vue sur cette affaire.

 

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