Rendez-vous incontournable de la fin mai dans le sud-Touraine, le festival des roses de Chédigny est de retour ce week-end des 27 et 28 mai pour une 17ème édition. Rosiéristes, artistes-peintres et musiciens se chargeront de l’animation.
A partir de 1998 et sous l’impulsion de son ancien maire, Pierre Louault, le bourg de Chédigny, dans le sud-Touraine, s’est embelli d’année en année, jusqu’à obtenir en 2013 le label national "Jardin remarquable", attribué pour la première fois à une commune dans son ensemble.
Les trottoirs ont cédé la place à des plates-bandes ornées de milliers de rosiers, de vivaces et de bulbes qui y rivalisent de couleurs à la belle saison. Une fête de la rose y a logiquement vu le jour en 2005, vite transformée, face au succès, en un festival des roses qui attire, bon an, mal an près de 15000 visiteurs le dernier week-end de mai.
Une sélection drastique
L’association Roses de Chédigny a pour objectif de mettre en valeur et d’animer le patrimoine floral de Chédigny, tout en s’inscrivant dans une démarche de développement durable. C’est elle qui est en charge de l’organisation du festival.
"Pour préparer ces deux journées, on dispose d’une centaine de bénévoles", explique Monique Boitard, présidente de l’association. "Le travail est réparti par commissions. Celle des exposants, par exemple, effectue une sélection très drastique, on recherche l’excellence. On refuse ceux qui font de la revente, on ne veut pas devenir une foire quelconque. Nous aurons cette année 7 rosiéristes et 15 pépiniéristes. On retrouve de plus en plus de producteurs de plantes adaptées aux nouvelles conditions climatiques, comme les plantes méditerranéennes, moins gourmandes en eau."
Artisans, peintres et musiciens figurent aussi au programme, tandis que plusieurs artistes chédignois ouvriront les portes de leur atelier.
Le jardin de curé, "une chance inouïe"
Durant ce week-end, Xavier Mathias dédicacera son nouvel ouvrage "Le jardin de curé, réjouir le corps et l’esprit", justement inspiré de l’expérience menée à Chédigny. Maraîcher pendant 15 ans dans ce village-jardin, Xavier Mathias est aujourd’hui formateur autour de l’agro-écologie et de la permaculture, mais aussi auteur et chroniqueur.
"Ce n’est pas mon livre, c’est le livre de tout un village", se défend Xavier Mathias. "On a une chance inouïe d’avoir à Chédigny un jardin de curé refait in situ dans le presbytère. Une histoire incroyable, que l’on doit à la volonté d’un homme et de quelques citoyens. Je n’aurais pas pu concevoir ce livre sans le travail demandé par Pierre Louault sur le jardin du curé, sans voir cette idée géniale se concrétiser sous mes yeux."
En 2017, en effet, Chédigny a ouvert au public un nouvel espace, le jardin du presbytère, soigneusement réhabilité par quelques spécialistes : un vrai "jardin de curé", avec son potager, son verger, ses carrés d’apothicaire et ses massifs fleuris.
"Remettons-nous dans l’obligation du curé", reprend Xavier Mathias. "Nourrir, soigner, mais aussi célébrer. Il fallait des fleurs pour l’autel de l’église. Et que l’on soit croyant ou pas, le beau fait du bien dans un jardin ! On a besoin, aussi, dans un jardin, d’un endroit de repos, d’isolement, de méditation, c’est nécessaire."
Je suis un passionné de permaculture, mais je vois une petite supériorité dans le jardin de curé : les espaces ne sont pas là que pour obtenir une production. Il faut s’y asseoir, regarder et se réjouir. La permaculture repose sur 12 principes, j’en ajoute un treizième : réjouis-toi !
Xavier Mathias "Le jardin de curé, réjouir le corps et l'esprit"
Que l’on dispose d’un petit jardin urbain ou d’un plus grand espace rural, il y bien des enseignements à tirer, aujourd’hui, du jardin de curé :
"C’est donc sur les pas de Chédigny, seul village classé jardin remarquable en France, que nous découvrons au-delà d’une simple expression un peu fourre-tout la réalité du jardin de curé, bien plus vaste que les clichés qui lui sont habituellement réservés. Cela nous permet, à l’image de ce qui fut entrepris dans ce bourg de cinq cents âmes, de nous inspirer de cette belle école jardinière, celle qui fit et fait désormais se rencontrer tous les jardins et surtout leurs jardiniers, religieux ou laïcs, croyants ou athées, mais avant tout amoureux des plantes", écrit Xavier Mathias en introduction de son nouvel ouvrage.
Le programme détaillé du Festival des Roses est à consulter sur le site de la mairie de Chédigny. Le prix d’entrée est fixé à 3 euros (achat des billets sur place ou en ligne)
Xavier Mathias sera présent lors du festival pour une séance de dédicaces.
Une semaine plus tard, le samedi 3 juin, il animera une conférence sur le thème "jardin de curé, un jardin contemporain", à 15h, dans le jardin du presbytère de Chédigny (dans le cadre des "Rendez-vous au jardin").