ENTRETIEN. 40 ans de dépénalisation de l’homosexualité : « Avant 1982, il y avait peu d’endroits où nous nous sentions en sécurité »

Michel Navion a 74 ans. Il habite en Brenne. Ancien avocat, il avait 24 ans au moment de la dépénalisation de l’homosexualité.

Michel Navion raconte comment il a vécu avant 1982, et ce que la loi du 4 août a changé dans le quotidien des homosexuels.

Un « vent de liberté »

 L’adoption de la loi d’amnistie en faveur de l’homosexualité, Michel Navion s’en souvient comme d’un « vent de liberté ».
« Le sentiment d’insécurité s’est estompé. Avant 1982, les parcs et les jardins étaient les seuls lieux accessibles pour se rencontrer, avec tous les risques que cela comportait : se faire détrousser par des voyous contre qui nous n’osions pas porter plainte, se faire embarquer par la police sous prétexte d’outrage publique à la pudeur. »

La fin de la discrimination ? 

La loi de 1982 autorise des hommes à avoir des relations avec d’autres hommes. C’est la fin d’une discrimination. « Elle ouvrait des perspectives pour fonder une famille, avoir des enfants ».  Avec l’avènement des radios libres, les bars ouverts pour tous dans les grandes villes, un « véritable vent de liberté soufflait sur la jeunesse » se rappelle Michel.

L’enthousiasme fut de courte durée. Au milieu des années 80, le relent de l’homophobie rejaillit avec l’épidémie de Sida qui jette sur la communauté gay l’opprobre des gens bien-pensants.

« Il y aura toujours de l’homophobie, comme il y aura toujours des êtres humains qui voudront dominer et contrôler la vie privée d’autrui. Nous devons les fuir quand c’est possible  ».

D’après les propos recueillis par Vincent Billy et Coralie Pierre.

Entretien complet de Michel Navion : 

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