Le 3 juin, des centaines d'élèves se sont réunis au lycée Blaise Pascal de Châteauroux. Objectif : créer le plus grand blob du monde. Pari réussi !
De l'espace avec Thomas Pesquet aux quatre coins de la France, le blob n'aura jamais autant voyagé depuis le début du projet #EleveTonBlob. Vendredi 3 juin, plusieurs collégiens du pays avaient rendez-vous au lycée Blaise Pascal de Châteauroux. En musique et de façon ludique dans un véritable fête de la science, ils tentent de faire fusionner leurs Physarum polycephalum respectifs pour créer un organisme de trente mètres de long. Objectif : battre un nouveau record du monde !
Aussi intriguant que fascinant
"C'est un organisme ni végétal, ni champignon, ni animal" ; "Pour moi c'est un peu comme un extraterrestre et ça se nourrit comme nous" ; "On essaye de tester son intelligence" : ce n'est pas sans raison que le blob fascine autant ces collégiens. Il faut dire que c'est un organisme unique ! Il est ce qu'on appelle un myxomycète, c'est-à-dire qu'il ne se compose que d'une seule et unique cellule de très grande taille, mais qui comprend des millions de noyaux.
On le trouve notamment sur des sols humides en forêt, à l'abri de la lumière. Il faut donc recréer ses conditions climatiques pour voir fusionner tous ces petits morceaux de blob. Et aujourd'hui, c'est Nicolas Debrus, l'un des enseignants en biotechnologique qui s'y colle, également à l'origine de la venue de tous ces élèves à Châteauroux. "Je pose des morceaux de gélose [une gélatine végétale aidant au développement des bactéries, ndlr] qui vont servir de sous-couche pour pouvoir ensuite poser le blob. Ca permet de donner l'humidité nécessaire au blob pour éviter qu'il se dessèche dans la journée".
En tout, il lui faudra entre deux et trois heures pour faire au total trente mètres, mais il peut se trouver sous une forme plus grande dans la nature. Capable également de se régénérer, sa durée de vie peut atteindre plusieurs décennies.
Découvrir les sciences de façon ludique
Fait tout aussi étonnant : le blob ne possède ni cerveau, ni système nerveux, mais est capable d'une certaine forme d'apprentissage. Par exemple placé dans un labyrinthe, il finit par en trouver la sortie. Pour Audrey Dussutour, directrice de recherches au CNRS de Toulouse, ce travail est "une manière de faire découvrir les sciences de façon ludique". Pour les élèves, c'est un avant-goût de la démarche scientifique : on teste, on se trompe (ou non), on en tire des conclusions et on recommence.
L'idée de ce concours m'est venue au début de l'année quand j'étais en conférence avec les 1000 enseignants à ce projet. C'est génial de voir tout cet engouement"
Audrey Dussutour, directrice de recherches au CNRS de Toulouse
En début d'année scolaire, le CNRS lançait un projet de science participative, ouvert à tous les professeurs volontaires de travailler avec cet être vivant aux mystérieuses origines et caractéristiques. Au-delà de l'aspect pédagogique, elle permet surtout d'étudier les effets du changement climatique sur le blob.