Les élèves du collège La Fayette de Châteauroux ont gagné le concours "Zéro Cliché" pour l’égalité fille-garçon. Organisé par l’Éducation Nationale, il invitait les écoliers à déconstruire les stéréotypes de genre.
Le résultat est un magazine de huit pages où les écoliers livrent leur perception d’une problématique enracinée dans la société. À la page trois, on peut par exemple lire un article de décryptage sur les difficultés que rencontrent les femmes en début de carrière, alors qu’elles sont plus et mieux diplômées que les hommes.
L'un des articles du magazine des élèves du collège La Fayette de Châteauroux
Mais c’est un article international qui a retenu l’attention du jury et qui a permis aux élèves de Châteauroux de gagner le "premier prix collège" du concours. Le titre donne déjà du grain à moudre : Arabie Saoudite : des volants féminins. Les apprentis journalistes y retracent les motivations qui ont amené le tout-puissant prince héritier saudien Mohamed Ben Salmane à octroyer le droit de conduire aux femmes.
Les lauréates et lauréats du concours #ZéroCliché pour l'égalité filles-garçons du #CLEMI font la Une de @monquotidien?!
— CLEMI (@LeCLEMI) 31 mai 2019
"Des collégiens ont gagné un concours pour défendre l'égalité filles-garçons". #VendrediLecture. Cc @MarleneSchiappa
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"Cette thématique les a vraiment touchés"
Le constat de Kessi et Antoine, les deux plumes qui signent l’article, est sans appel. "Le prince Mohamed Ben Salmane a dit qu’il avait autorisé la conduite des femmes pour qu’il y ait plus de travail car sans voiture les femmes ne pouvaient pas aller travailler. Le prince dit que grâce à cette nouvelle loi l’Arabie Saoudite entre dans l’ère de l’économie. Nous pouvons en conclure que le prince Mohamed Ben Salmane n’a pas écrit cette loi pour l’intérêt des femmes mais plutôt pour des raisons économiques.""Cette thématique les a vraiment touchés. Ils ont entamé des réflexions et se sont interrogés sur la représentation des sexes dans les médias. L’objectif est atteint", observe Denis Paris, le professeur d’histoire-géo qui a accompagné les élèves dans la rédaction du magazine.
"Ils ont compris par quels mécanismes on reproduit les stéréotypes dans l’espace public."
"Le sexisme des publicités les marquent davantage que la machisme dans les émissions", poursuit-il. Un jour, pendant l'une des séances d'initiation aux médias, l’un des collégiens le questionne sur les allusions d’une publicité vue sur un site web." C’était une affiche d’une marque d’électroménager très connue. On y observait un homme à l’expression confuse et à côté un slogan : ‘‘Face à la technologie, on est tous un peu blonde’’. Il a été tout de suite été interpellé par l’allusion sexiste visant les femmes. », raconte le professeur.Les stéréotypes de genre véhiculés par la publicité ont été l’un des axes de réflexions des écoliers à en croire la page sept de leur magazine, où l’on voit une femme allongée sur un canapé en train de manger des popcorns. À côté d'elle, une inscritpion : "Pendant que votre mari fait la cuisine, regardez Féminin Sport, la chaîne 100 % sport féminin". Et leur professeur se réjouissant : "C’est la preuve qu’ils ont compris par quels mécanismes on reproduit les stéréotypes dans l’espace public."
Capture d'écran de la fausse publicité des élèves du collège La Fayette de Châteauroux