La caméra d'Aurélie Charon et d'Amélie Bonnin s'est posée au centre de la France, à Châteauroux, pour tourner un documentaire sur la jeunesse. Les deux réalisatrices, qui ont grandi ici, ont donné rendez-vous dans leur ville à 4 jeunes qui vivent en France pour parler de l'avenir.
Aurélie Charon et Amélie Bonnin, les deux réalisatrices du film, ont souhaité montrer, à travers ce documentaire, une image de la jeunesse française, multiple, engagée, pas forcément d'accord ou consensuelle, mais prête au dialogue et au vivre ensemble.À Châteauroux, au centre de la France, elles ont donné rendez-vous à Heddy, Sophia, Amir et Martin pour créer le décor avec eux et raconter la jeunesse, celle des jeunes qui ne sont ni résignés, ni fatalistes, mais qui prennent leur destin en main.
Leurs récits sont divers, comme leurs origines. Ils viennent des quatre coins de la France, ils ont grandi en cité ou à la campagne et leur rencontre a permis de mettre leur parole, libre et non formatée, les unes à côté des autres. Elle dessine la jeunesse française.
Heddy, 21 ans : le pouvoir de rêver
Heddy a commencé la boxe à 15 ans. Originaire des quartiers Nord de Marseille, pas toujours en accord avec son père, il s'est battu pour se construire une vie qui lui ressemble, et ça n'a pas toujours été facile. Un jour un metteur en scène à la recherche d'interprètes est venu à sa rencontre, dans son club de boxe. Il découvre alors le théâtre et depuis, il n'en démord pas.Sophia, 24 ans : française de fabrication ?
Née en Algérie dans les montagnes de Kabylie, Sophia Hocini arrive en France à l'âge de sept ans. Son père instituteur a fui des menaces de mort pendant la décennie noire en Algérie. Passionnée par l'écriture, elle fait des études de lettres à l'Université de Provence.Très touchée par la montée du Front National en 2002 et par les mots de Marine Le Pen qui avait qualifié les français d'origine étrangère de « Français de fabrication », elle s'engage en politique et écrit « Une Française de fabrication ». Le livre retrace le parcours d'une jeune fille de 20 ans dans son chemin vers l'intégration. A mi-chemin entre l'essai et le témoignage, il s'agit d'un véritable petit manifeste pour la tolérance et permet de comprendre ce qu'est l'immigration et son coût psychologique.
Amir, 27 ans : demain, la France ?
Amir a grandi à Gaza et est arrivé en France à 22 ans. Il s'étonne du peu de place que la société fait à la jeunesse, qui ne se rend pas compte qu'elle a un rôle à jouer, qu'elle peut être influente, qu'il n'y a pas besoin d'attendre d'avoir 40 ans pour avoir du pouvoir, pour comprendre que devenir français peut-être un choix et qu'on ne l'est pas moins qu'un autre.Lorsqu'il vivait à Gaza, Amir rêvait de la France. Aujourd'hui, il a réalisé son rêve, et il s'étonne un peu de la jeunesse française. Il n'a pas grandi ici, et il regarde ce pays comme nous ne le voyons plus, avec un regard neuf qui fait du bien !
Martin, 23 ans : il porte le nom de son pays
Martin s'appelle Martin France. Lui n'a jamais eu à prouver qu'il faisait partie de ce pays. La ville pour lui, c'est un lieu de passage. Il a grandi à la campagne, dans un village du Pas-de-Calais, dans une famille d'agriculteurs. Son père a été l'un des pionniers du bio en France, et Martin compte bien poursuivre son engagement, et aller plus loin. Grâce à une bourse il étudie la solidarité internationale, et réfléchit à une nouvelle agriculture possible.« La bande des français »
Un film de 52' minutes écrit et réalisé par Amélie Bonnin et Aurélie CharonProduit par narrative avec la participation de France Télévisions et le soutien du CNC.