Il a l'apparence du renard, mais il vit en meute, comme le loup : le dhole, ou chien sauvage d'Asie (Cuon Alpinus pour les scientifiques) est un petit canidé fortement menacé de disparition. On ne recense aujourd'hui que 2000 individus à l'état sauvage, en Asie du sud-est. Au nord de l'Indre, le parc animalier de la Haute-Touche abrite une meute de dholes et propose à ses visiteurs de découvrir, ou mieux connaître, cette espèce.
"Je vous présente notre meute de dholes. Le dhole est un petit canidé asiatique assez particulier puisqu'il ressemble à un renard, mais, comme les loups, il vit en meute, avec un couple de dominants, les premiers à accéder à la nourriture et les seuls à pouvoir se reproduire".
Devant l'enclos des dholes au parc zoologique de la Haute-Touche, l'animatrice Leslie Blanchet explique aux visiteurs les caractéristiques principales d'une espèce fort méconnue.
"Ici à la Haute-Touche, nous avons eu la surprise d'avoir plusieurs femelles gestantes, poursuit Leslie. Des chercheurs, des spécialistes du dhole en Asie nous ont confirmé que, dans les meutes suffisamment nombreuses, avec plus de 10 individus, plusieurs femelles, qui ont une certaine importance dans la hiérarchie, peuvent être gestantes. C'est un peu ce qui se passe aussi chez les lycaons, un autre canidé, le cousin africain du dhole."
S'il est aujourd'hui cantonné, à l'état sauvage, à une petite partie de l'Asie, le dhole a pourtant bel et bien arpenté nos territoires, mais dans des temps très reculés :
"On a prouvé qu'il y avait des dholes il y a 35 000 ans dans le sud de la France, ainsi qu'en Italie et en Espagne, raconte Patrick Roux,gestionnaire des populations et responsable pédagogique à la Haute-Touche. Mais à la suite d'une grande glaciation, ils ont totalement disparu de l'Europe et ne se retrouvent plus aujourd'hui qu'en Asie."
Et en tout petit nombre : le chien sauvage d'Asie est très difficile à recenser, mais les spécialistes estiment que cette espèce, en continuel déclin, compte aujourd'hui moins de 2000 individus.
L'homme et le tigre, redoutables concurrents
Les menaces qui pèsent sur les populations de dholes à l'état sauvage sont assez classiques : l'exploitation intensive des forêts entraîne la disparition de son habitat et celle de ses proies. Concurrencé par les chasseurs et les braconniers, il se rabat sur les troupeaux, les animaux domestiques. Mal-aimé, considéré comme bête du diable, il est chassé par l'homme, malgré son statut protégé. Un destin similaire à celui du loup en France.
"C'est pire que le loup chez nous, précise Patrick Roux. En France, le loup trouve encore de quoi manger dans la nature. Sur son territoire, en Asie, le dhole fait aussi face à un sacré concurrent, un prédateur redoutable pour ses grandes proies naturelles, le tigre !"
Réserve zoologique de la Haute-Touche, à Azay-le-Ferron (36)
Jusqu’à fin juin : ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Week-end et jours fériés : de 10h à 19h
Entrée Plein tarif : 16€, tarif réduit 13€