Les HLM Chemetov menacés à Saint-Benoît-du-Sault

Signés par un grand architecte mais peu attractifs pour les locataires, quinze logements sociaux devraient disparaître dans cette commune de l’Indre.

Du Chemetov, on peut en voir au forum des Halles de Paris ou dans la grande galerie de l’évolution et aussi, mais plus rarement, dans un village de 600 habitants comme Saint-Benoît-du-Sault. Parce qu’il avait été réfugié dans l’Indre pendant la deuxième guerre mondiale et qu’il a noué des liens avec l’ancien maire, Paul Chemetov a créé pour ce village un collège, une gendarmerie, un gymnase et des logements sociaux. Inventifs, audacieux, originaux comme toute œuvre d’un grand architecte, les logements créés en 1985 ne semblent plus correspondre aux besoins des locataires du moment. Mal isolés, difficiles d’accès pour les handicapés, ils se sont progressivement vidés de leurs occupants à tel point que leur propriétaire, la société privée Scalis, faute de pouvoir les occuper, et après plusieurs années de perte d’exploitation, envisage de les détruire très prochainement.


Des architectes dans le comité de soutien


Validé par la préfecture, l’architecte des bâtiments de France et la municipalité, le projet de démolition prévu pour janvier 2018, se heurte à l’opposition pour l’heure symbolique d’un comité de soutien initié par l’ancien maire. « J’ai appris ça le 11 novembre, devant le monument aux morts », se rappelle Jean Chatelut (maire PC puis divers gauche de 1977 à 1981.)

Les logements ont sans doute été mal entretenus mais ils font partie du patrimoine de la ville et sont situés dans un secteur sauvegardé.

L’appel lancé pour leur préservation a déjà reçu des dizaines de soutiens dont de nombreux architectes. A défaut de conserver leur vocation initiale, Jean Chatelut imagine que les bâtiments puissent accueillir une cité d'artisans ou des résidences d'artistes et dit déjà être en contact avec des locataires potentiels mais il faudrait pour cela que le propriétaire accepte de céder le bâtiment pour une somme symbolique.


Le bailleur Scalis ne ferme pas complètement la porte à cette éventualité d’autant que la démolition devrait lui coûter plusieurs centaines de milliers d'euros mais à l’heure où sont écrites ces lignes, il demande des garanties sur le sérieux des futurs occupants.
L’autre solution de sauvegarde serait un éventuel rachat par la communauté de communes mais il faudrait agir vite car les contrats avec les sociétés de démolition ont déjà été signés.

Le site du comité de soutien aux logements de la Grande Ouche
https://www.grandeouche-saint-benoit.com
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