Dans l'Indre, 98% des routes étaient passées à 80km/h en juillet dernier, et le département avait demandé que la mesure ne soit pas mise en place. Quelle incidence sur la mortalité routière ?
Mars 2018, la mesure n'est pas encore en place, mais le département demande déjà son retrait. Dans l'Indre, les habitants ont été plus que concernés par l'abaissement de la limitation de vitesse à 80km/h sur les routes départementales : cela représente plus de 98% de leur réseau routier.
"116 morts en moins"
Edouard Philippe, en visite dans l'Allier en janvier, avait défendu le bilan de son impopulaire mesure, au regard des chiffres de la mortalité sur les routes. "En 2018, c'est un fait, sur le réseau à 80 km/h, il y a eu 116 morts en moins. C'est pas rien, 116 morts en moins", rapporte l'AFP.
Sa déclaration est soutenue par un premier rapport d'évaluation, confié à trois organismes (Cerema, ONISR et Ifsttar), où l'on peut lire : "La comparaison de la mortalité hors agglo avec celle de l’ensemble des autres réseaux de France métropolitaine permet d’objectiver l’efficacité de la mesure 80 km/h. La mortalité baisse partout de fin 2017 à mi 2018, mais seulement hors agglo au 2e semestre 2018."
Qu'en est-il dans l'Indre, le département où 200 panneaux "90" ont dû être remplacés ?
Sur l'année 2018, pas d'amélioration après juillet
Le dernier relevé disponible, celui de novembre 2018, établit un bilan provisoire de 105 accidents de la route, 122 blessés et 9 personnes décédées. Au niveau départemental, les accidents comme les morts liés à la route n'ont pas baissé avec l'arrivée de la nouvelle limitation de vitesse.
Ce serait même le contraire. De janvier à juin, le nombre des accidents reste compris entre 6 et 11. Entre août et novembre, il oscille de 9 à 13. Le mois de juillet, lui, a été marqué par 11 accidents. De la même manière, deux morts sont à déplorer dans la première moitié de l'année, et 5 dans la seconde moitié (le mois de juillet ayant fait une unique victime).
Par rapport à 2017, un bilan en baisse
Cela reste cependant un chiffre bel et bien en baisse par rapport à l'année dernière. A la même période, en 2017, 16 décès contre 9 étaient à déplorer, ainsi que 164 accidents contre 105.
Il reste cependant délicat de lier uniquement ces chiffres à la mesure portée par Edouard Philippe. On ignore, par exemple, combien de ces décès et accidents sont dûs à la vitesse, et sur quel type de route, même si la vitesse et l'alcool demeurent les deux premièrs causes de mortalité sur les routes.
De plus, la mortalité routière est en baisse globale dans l'Indre, comme le montre cette carte réalisée par l'Observatoire national Interministériel de la sécurité routière.