Loi sécurité globale : une mobilisation en baisse, une indignation toujours présente

La loi de sécurité globale continue de susciter l'indignation, même si, dans la rue, la constestation s'essouffle.

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"Police floutée, Justice aveugle" , "Macron, je te hais de tout mon coeur", "Le danger, c'est la vérité ?" Il y a des colères difficiles à éteindre. Malgré l'hiver et la pandémie de covid-19, ils étaient encore quelques 33 000 personnes - selon le ministère - à manifester contre la loi "sécurité globale" portée par le gouvernement Macron. 600 personnes à Tours et une centaine de personnes à Orléans ont participé à ce 10ème cortège.

Le texte, garantissait le député Guillaume Kasbarian, "a été réécrit par le gouvernement. Il permet de garantir totalement la liberté de la presse et est très loin de la caricature que certains en font depuis plusieurs jours". Pourtant, le 20 novembre, seuls 3 députés LREM de la région sur 9 se sont exprimés favorablement sur le texte porté par leur majorité.

L'article 24 cristallise les crispations

C'est l'article 24 de cette loi de sécurité, introduit par le ministre de l'Intérieur, et non par les députés, qui cristallise l'essentiel des tensions. Il pénalise lourdement "le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un agent de la police nationale ou de la gendarmerie nationale autre que son numéro d’identification individuel lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police."

Bien qu'il soit précisé que seul un usage malveillant est puni, les syndicats de presse et les opposants au texte considèrent que cet article crée une dangereuse incertitude pour la liberté d'informer.

Mi-décembre, c'est le conseil de l'Europe qui a enjoint le gouvernement a réécrire le texte, "insatisfaisant du point de vue du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales". L'ONU avait fait la même demande un peu plus tôt dans le mois,  estimant le projet de loi "incompatible avec le droit international des droits de l’homme".

Violences policières : le poids du paradoxe

D'autant que les affaires s'enchaînent, semblant ironiquement démontrer la nécessité de filmer les forces de l'ordre dans le cadre des accusations de violences policières. Le 21 novembre, le producteur de musique noir Michel Zecler est tabassé par un équipage des forces de l'ordre, dans son studio de musique. Les policiers l'accusent de rébellion. "Sans caméra de surveillance, Michel Zecler serait en détention provisoire", estime son avocate. Si la loi de sécurité globale était en application, la diffusion des images qui l'innocentent aurait pu être illégale.

L'embarras général de l'exécutif n'aura pas empêché le bis repetita. Suite à la manifestation du 30 janvier, une enquête a été ouverte contre un commissaire de police, filmé en train de donner une longue série de coups de matraques à un manifestant non-violent.

 

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