Ce mercredi doivent être entérinées des mesures d'économie portées par le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy. Le chef de file des députés MoDem, Marc Fesneau, député du Loir-et-Cher, met en garde contre une forme de "démagogie" dans la présentation des réformes.
La course aux économies a commencé à l’Assemblée. Ce mercredi 8 novembre doit être entériné un premier volet de mesures portées par le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy. Elles prévoient notamment l’alignement du statut des députés sur le droit commun en matière de retraites et d’allocations-chômage. Insuffisant pour les trois questeurs qui gèrent les cordons de la bourse au Palais-Bourbon. Thierry Solère (Les constructifs), Laurianne Rossi et Florian Bachelier (En marche) promettent de rogner encore un peu plus dans les dépenses : un million d’euros sur l’année 2017, puis 10 millions en 2018, et 15 millions par an durant le reste du mandat.
Florian Bachelier, premier questeur (LREM) de l'Assemblée nationale, déclare qu'il veut "en finir avec des dépenses injustifiables aux yeux des Français" au sein du Palais-Bourbon, qu'il faut "réorganiser", dans un entretien au Journal du dimanche.
Dépenser moins pour dépenser mieux, au-delà d'une philosophie, c'est notre méthode. Dépenser moins, car l'argent public est précieux. Dépenser mieux, parce que les députés doivent vivre avec leur temps (...) Nous devons, d'abord, en finir avec des dépenses injustifiables aux yeux des Français, comme la gratuité de transport à vie dont bénéficiaient les anciens députés, la majoration des retraites des parlementaires ou les avantages des anciens présidents", précise le député macroniste d'Ille-et-Vilaine.
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Disant avoir "lu le JDD", en référence à l'interview du questeur, M. Fesneau a dit devant la presse qu'il fallait "prendre différemment le sujet des moyens de l'Assemblée". "La question première n'est pas seulement les économies, mais que ça fonctionne bien. Il faut regarder la globalité du sujet, les moyens de l'Assemblée mais aussi d'exercice du mandat, sans trop de démagogie", a-t-il dit.L'élu du Loir-et-Cher a critiqué la propension à "s'autoflageller en permanence en s'excusant des moyens de la démocratie, sinon, a-t-il dit, cela entraîne sur un chemin où je ne vois pas où l'on s'arrête".
"Un certain nombre de réformes nécessaires ont déjà été mises sur la table", a affirmé le responsable centriste, faisant référence à l'IRFM via la loi de moralisation. "Des groupes de travail sont en place", a-t-il ajouté en excluant de "saucissonner la question, sur le mode +ici on fait des économies, ici...+".Peut-être y a-t-il des marges dans le fonctionnement de l'Assemblée. Mais cela ne doit pas nous éloigner d'un deuxième débat sur les moyens donnés aux parlementaires pour leurs missions de contrôle et d'évaluation et pour légiférer dans des conditions pas indécentes pour les gens mais pas indigentes pour le fonctionnement de la démocratie, a-t-il affirmé.
"Il faut aussi regarder sereinement les moyens donnés aux assemblées françaises par rapport aux autres pays européens, y compris pour les collaborateurs parlementaires, plus faibles que dans d'autres pays, le statut du parlementaire, sa reconversion éventuelle, dans un débat plus global sur la réduction du nombre de parlementaires", a encore dit M. Fesneau.
Le chef de file du deuxième groupe de la majorité juge "trop facile dans le moment qu'on vit de dire que c'est la faute des parlementaires et que moins ils ont d'argent mieux c'est".
déclaré, évoquant à l'appui la Corée du nord.La démocratie, ça a un coût qu'il faut assumer. Il y a des tas de pays où je n'aimerais pas vivre où l'on dépense moins d'argent pour les parlementaires", a-t-il