Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2019, des messages vegans ont été tagués sur les devantures des 4 boucheries de Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher. Une fresque picturale a également été vandalisée.
C’est une surprise pour le moins désagréable qui attendait les propriétaires des boucheries de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher) le 19 septembre au matin. Les vitrines et les devantures des 4 boucheries de la ville ont été taguées avec les slogans : "Boucherie stop viande abolition" ou encore "Maltraitance animal stop". Certaines de ces dégradations sont signées du nom de l’association de défense des animaux " L214 ".
"Quand on arrive au travail le matin, on est déjà écœuré de travailler parce qu’on sait qu’il y a des conséquences derrière", explique Laurent Corcelle, l’un des 4 artisans vandalisés. "J’ai dû déposer une plainte, contacter les assureurs, trouver une société de nettoyage et ceux qui ont fait ça s’en moquent totalement".
Pour le boucher, ces dégradations sont d’autant plus difficiles à encaisser qu’il venait d’investir 200 000 euros de travaux dans son magasin: "Ils ont tagué nos vitres mais aussi les pierres naturelles qu’on a mis autour des encadrements de porte et on n’arrive pas à enlever la peinture", déplore-t-il.
Incompréhension également à la boucherie Chesnau qui a fait la même triste découverte ce mardi : "Quand mon mari est arrivé le matin il a dit 'Ce n’est pas possible, on ne peut pas faire ça a Lamotte-Beuvron !'", rapporte Myriam la co-gérante.
"On est à Lamotte Beuvron, on ne pensait pas que ça pouvait nous toucher un jour mais malheureusement maintenant ça arrive partout".
La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) du Centre-Val de Loire a apporté son soutien aux artisans vandalisés par le biais d’un communiqué de presse : "Jusqu’à quand l’Etat laissera-t-il faire toutes ces actions de minorités haineuses incitant au non-respect des biens et des personnes ?", interroge le syndicat.
Taggage des boucheries de Lamotte Beuvron : la @Frsea_Centre apporte son soutien aux victimes de ces actes. Jusqu’à quand l’Etat laissera-t-il faire toutes ces actions de minorités haineuses incitant au non-respect des biens et des personnes ? pic.twitter.com/QFTz2m5YPx
— FNSEA Centre-Val de Loire (@Frsea_Centre) September 19, 2019
En plus des magasins, une fresque picturale représentant la Sologne et financée par la commune et la Région a été taguée. Réalisée par une artiste animalière, elle doit être inaugurée le 5 octobre prochain. Les bouchers mais aussi le maire de Lamotte-Beuvron ont donc décidé de déposer plainte :"On est en republique donc tout le monde a le droit de s’exprimer y compris les minorités, mais lorsque l’on commence à dégrader, ca devient intolérable. Pour moi, c’est imposer ses idées par la force et c’est de la dictature. " déplore Pascal Bioulac.
C’est un mouvement qui se dit pacifiste mais ce n’est pas vrai. Pour moi c’est de l’agression", commente le boucher Laurent Corcelle. "Qu’ils ne mangent pas de viande, c’est leur problème, mais qu’ils n’ennuient pas les gens qui travaillent".
La réaction de L214
De son côté, l’association L214 rejette la responsabilité de ces tags vegans : "On ne sait pas qui est à l’origine de cette signature, cela peut être n’importe qui y compris des personnes qui voudraient accuser L214", explique Sébastien Arsac, porte-parole de l’association.
S’il ne réfute pas la possibilité qu’il puisse s’agir de l’œuvre d’un membre ou d’un sympathisant, il affirme en revanche qu’aucune consigne pour effectuer ce type d’actions n’est donné: "Ca ne correspond pas du tout à nos modes d’action. On préfère donner des informations sur les conditions d’élevage, d’abattage et de transport des animaux. Pointer du doigt une profession en particulier, c’est ridicule, inutile et ça ne n’aide pas à la construction d’un débat constructif et apaisé".