La situation budgétaire de l'événement est critique. Faute de nouvelles sources pérennes de financement, le célèbre spectacle pyrotechnique risque tout bonnement de disparaître.
Depuis 17 ans, chaque 1er samedi de septembre, le ciel de Saint-Viâtre, dans le Loir-et-Cher, s'illumine pour Les Nuits de Sologne, rendez-vous incontournable des amateurs de feux d'artifices. Mais, pour la dernière édition, Il aurait fallu au moins 20 000 spectateurs pour équilibrer les comptes, au lieu des 17 200 qui ont fait le déplacement.
"Ne pas augmenter le prix des places, c'était peut-être une erreur"
Guerre en Ukraine, morosité ambiante, sécheresse, pourquoi une telle baisse de fréquentation ? Les organisateurs s'interrogent. "Le bilan est mitigé", analyse Pascal André, président de l’association des Nuits de Sologne. "Des gens sont venus pour la première fois et étaient vraiment heureux. On a un rayonnement international : des Argentins, des Suisses, des Hollandais. Nous ne voulions pas augmenter le prix des places pour que cela reste convivial, familial. C'est peut-être une erreur".
En 2022, les subventions ont baissé, mais celles-ci ne représentaient de toutes façons que 2 % des 600 000 euros de budget. A titre de comparaison, il faut compter 2000 euros pour le feu d'artifice d'une petite ville, 20 000 euros pour celui d'Olivet, en banlieue d'Orléans, et 750 000 euros pour celui tiré chaque année au pied de la Tour Eiffel. "Pour notre spectacle, il faut ajouter le spectacle, la sono adaptée à 10 hectares... Nous ne voulons pas dégrader le spectacle et rester dans le top 5 des plus beaux." précise Pascal André.
Des dépenses intenables
Les dépenses récurrentes ont augmenté : au lieu des 10 % habituels d'inflation constatés chaque année, elles ont grimpé de 48 % pour le repas des 300 bénévoles, ou encore de 58 % pour le fioul ! "De plus, nous avons eu des dépenses imprévues, comme les barrières de chantier à louer, et les groupes électrogènes, d'habitude prêtés par un partenaire."
Pascal André et Gérard Monchaux, le trésorier, se démènent pour trouver des solutions. Depuis le 11 novembre dernier, ils ont rencontré un certains nombre d'acteurs politiques : des maires, la sous-préfète, le député, le président du département. Ils attendent également d'être reçus par François Bonneau. "Nous aimerions solliciter le Pacte régional mais la pyrotechnie n'est pas considérée comme de l'art. On va demander des subventions européennes, mais ça ne fonctionnerait pas avant l'édition 2024."
L'association a été créée il y a 20 ans. Son président rappelle : "Elle fédère des gens de villages qui se tiraient dans les pattes avant, et ce serait dommage qu'elle disparaisse". Il lance donc un ultime SOS : "Il n'y a plus que le privé qui puisse nous aider. Je demande à chacun de faire jouer son carnet d'adresses. De grosses sociétés pourraient devenir partenaires. Nous sommes ouverts à toutes les propositions. Il suffirait de deux, trois sociétés."
Le temps presse. Pour payer leurs dettes, les Nuits de Sologne devront-elles se résoudre à vendre l'équipement, et se mettre en faillite ? Réponse à la mi-décembre.