Dimanche dernier, Jeanny Lorgeoux, sénateur sortant et maire de Romorantin a été battu d'une trentaine de voix au second tour du renouvellement de son siège en Loir-et-Cher.
Jeanny Lorgeoux, ancien socialiste passé en juillet dernier à la République en Marche (LREM) accuse ses anciens camarades et son ancien adversaire de 2011 d'être responsables de sa défaite.Il n'a pas eu de mots assez durs pour nous exprimer ce mercredi matin, son ressentiment :
Je suis victime d'un assassinat politique perpétré par une alliance des revanchards.
Dans le viseur : Marc Gricourt et Maurice Leroy
Le maire de Romorantin-Lantenay met ainsi en cause deux personnalités politiques de premier plan de son département, le maire socialiste de Blois, Marc Gricourt, et le député centriste Maurice Leroy.Au premier, Lorgeoux reproche d'être un " Hamoniste qui a oeuvré pour m'éliminer en suscitant le maintien au second tour de cette élection sénatoriale de la socialiste Marylène de Rul et même celui de Gildas Viera, sans étiquette, mais membre de la majorité municipale Blésoise (...)"
Marc Gricourt nous a répondu que le Parti Socialiste avait toujours pour principe le maintien de son candidat au second tour d'une telle élection et le responsable départemental du PS, Frédéric Orain, avait déjà argué dans un communiqué que : "Nous ne sommes en rien responsables du désastre politique que représente cette élection. Nous regrettons que notre candidat initial (Jeanny Lorgeoux) ait décidé de fouler au pied l'investiture des militants pour aller chercher celle de LREM. Son résultat est d'ailleurs à l'image de celui de LREM au nivau national (...)"
Et de citer le contre-exemple de Jean-Pierre Sueur, réélu triomphalement en ayant affiché son identité socialiste dans le département voisin et très droitier du Loiret.
Cette leçon de maintien politique, Maurice Leroy la partage ; il pense lui aussi que Lorgeoux aurait été réélu s'il avait conservé l'étiquette socialiste avec laquelle il avait été élu en 2011 "étant donné son bilan dans le département en tant que sénateur."
Entre Lorgeoux et Leroy, l'affaire remonte en fait à la précédente élection sénatoriale , celle de 2011 ; c'est bien cela qu'évoque Lorgeoux lorsqu'il qualifie de revanchard Leroy. En 2011 Maurice Leroy, pourtant président du Conseil général avait été battu par ce qu'il avait dénoncé comme une alliance entre le socialiste Lorgeoux et la MODEM Jacqueline Gourault et depuis, nous a assuré Lorgeoux :
Il n'y a pas un matin où Maurice Leroy ne se soit réveillé sans penser à me faire perdre mon siège.
Ricanements en retour du député centriste qui nous a répondu que "si on est revanchard en politique, il faut changer de métier." Jeanny Lorgeoux ne devrait pas en changer, puisqu'il n'est plus soumis à la loi sur le cumul des mandats et peut demeurer maire de sa bonne ville de Romorantin-Lantenay.