La société américaine de conseil en santé Iqvia prévoit 176 licenciements sur ses sites français de La Défense (Hauts-de-Seine) et d'Amilly (Loiret). Ce dernier étant appelé à fermer, a-t-on appris jeudi de sources syndicales.
Sollicitée, la direction n'était pas disponible pour une réaction. Selon les deux syndicats, Iqvia va fermer son centre d'appel d'Amilly. Cette annonce "dramatique" a provoqué "un énorme désarroi, une grande détresse" parmi les 57 salariés qui doivent perdre leur poste, a déclaré à Nathalie Espirt, secrétaire du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du site d'Amilly.
Ce centre d'appel, situé dans un "bassin d'emploi très très sinistré", compte "82% de femmes", dont beaucoup ont plus de 55 ans, et "93% de non cadres", des salariés pour la plupart payés au Smic, a expliqué Mme Espirt, faisant part de sa "très grande inquiétude". Elle-même a fait presque toute sa carrière sur ce site, à l'instar de nombreuses collègues. "C'est une mort sociale pour nous", estime-t-elle.
Iqvia réalise pourtant 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde
"La quasi-totalité des emplois du Loiret sont délocalisés en Espagne", écrivent les deux syndicats, qui en appellent à Emmanuel Macron et regrettent que les salariés soient sacrifiés "sur l'autel d'une rentabilité accrue" alors que la société réalise "10 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans le monde, dont 180 millions en France l'an dernier".
La direction d'Iqvia a annoncé mi-février aux représentants du personnel sa décision de licencier "pour motif économique" 176 salariés sur les 820 employés en France, ont indiqué les syndicats CFDT et Unsa de l'entreprise dans un communiqué commun.
"Ça a été un choc pour tout le monde", même s'il s'agit du "troisième plan social depuis 2011", raconte un délégué syndical basé à La Défense, qui préfère rester anonyme. Il dénonce une "justification purement économique et boursière" de la part de la direction.
Iqvia, née de la fusion entre IMS Health et Quintiles, fournit des données sur la santé aux laboratoires pharmaceutiques. Présente dans plus de 100 pays, elle revendique 55.000 salariés dans le monde.