Le personnel du Centre Hospitalier Daumezon de Fleury-les-Aubrais dénonce une fois de plus la dégradation de leur conditions de travail. Avec plus de 200 lits, l'établissement est l'hôpital psychiatrique le plus important de la région Centre-Val de Loire.
Le malaise est récurrent au Centre Hospitalier Psychiatrique Georges Daumezon, à Fleury-les-Aubrais. Dernier incident en date, il y a deux semaines, deux agents se sont fait mordre par un patient. Les personnels soignants ne se sentent plus en sécurité.
Un manque d'effectif
Maryange Camus, infirmière à l'hôpital, est inquiète. "Ce qui va être compliqué pour nous à gérer c'est la prise en charge des patients. Par exemple, en chambre d'isolement où on va à deux soignants, il ne reste plus qu'un seul soignant avec les autres patients. Ca devient compliqué lorsqu'il y a des mouvements de violence. A un seul soignant, on ne peut pas gérer", conclut-elle.
Manque d'effectif, pénurie de médecins... Ici comme ailleurs, la psychiatrie est sous tension. A Fleury-les-Aubrais, on compte 30% d'absentéisme chez les infirmiers. Trois droits d'alerte pour danger grave ont été lancés par les salariés.
"La détresse des agents ici, a un impact direct sur les patients. On ne peut pas prendre un patient en charge correctement quand soi-même on est mal. Ici, c'est de la détresse, c'est de la maltraitance institutionnelle et on ne veut pas se mettre autour d'une table et trouver des solutions", regrette Patricia Le Chertier, infirmière psychiatrique et déléguée Sud.
Une réorganisation des équipes
Informée, l'Agence Régionale de Santé qui régule les moyens des hôpitaux, n'a pas répondu aux salariés. Du côté de la direction de l'hôpital, on assure que les effectifs n'ont pas baissé pendant la période estivale.
"Il y a une évolution des métiers, certes", reconnait Pascal Gaillard, directeur des Soins à l'hôpital Daumezon. "Il y a tout un travail à faire au niveau des équipes, en arrivant à intégrer à la fois la partie bureaucratique et soignante qui reste notre coeur de métier."
En attendant, le dialogue est au point mort. L'hôpital Daumezon, qui compte 40 structures dans le Loiret, gère à l'année près de 15 000 patients.