"J'ai marqué un but, et le gardien, il pleurait" : on a parlé foot avec les féminines de Jargeau

Si la Coupe du monde féminine de football est en train de créer des vocations, à Jargeau, dans le Loiret, on n'a pas attendu cette compétition. Ici, l'équipe féminine de football entame sa 7ème saison. Trois générations de footballeuses nous ont raconté leur passion. 

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Tout a commencé avec un papa. Il a un fils qui joue au foot, et une fille qui veut jouer au foot. Il est entré au club de Jargeau et il a dit "Je m'en occupe". C'est comme ça qu'est née la première section féminine de ce petit club du Loiret. Dans cette section qui a obtenu le label argent - qui récompense le travail des clubs et des éducateurs - elles sont désormais 80 licenciées. 


"Moi, je voulais jouer au football"


Sophie, 39 ans ; sa fille Loane, 13 ans, et Laurine, 17 ans y passent leurs soirées, leurs weekends, et leur énergie. "Je crois que, comme toutes les petites filles, j'ai fait plusieurs années de danse, et je crois que, comme toutes les petites filles, j'en ai eu marre, rigole Sophie. Dans mon village natal, s'est formée une équipe féminine de football, la première dans le club, et je me suis dit : "pourquoi pas essayer ?"

Sa théorie se vérifie avec Laurine : elle aussi faisait de la danse, avant de suivre les pas de son père et de son frère. "Ma maman était déçue que je fasse un sport "de garçons", un peu. Mais elle est toujours venue aux matches." Loane, elle, a toujours voulu faire du foot. Mais, étonnamment, la fille de l'entraîneuse a dû attendre un peu. "Moi, je voulais jouer au football, ça c'était clair. Je demandais tous les soirs !", raconte-t-elle en jetant un oeil moqueur vers sa mère derrière ses lunettes. 

"Moi, j'ai débuté dans une équipe de filles, je voulais qu'elle connaisse cette expérience, assume Sophie. Et puis je me demandais si, dans une équipe de garçons, une fille allait être bien acceptée. Tant qu'on n'avait pas d'équipe féminine dans le coin, je préférais encore qu'on attende."

"Les gars qui me voulaient au club étaient dégoûtés",
précise Loane. Elle, visiblement, a trouvé sa place.
 

Essoufflées mais libérées


Sophie, qui entraîne le groupe de son enfant, les U13, adore être avec "les filles". "C'est toujours assez joyeux, quand même ! Assez bavard, mais assez à l'écoute. Elles ont envie d'évoluer, d'aller jusqu'au bout et de tout donner." Mais à titre personnel, pour elle qui aime plus que tout faire un centre, le football, "c'est une bouffée d'oxygène. On sort du travail, on pense plus à rien, on va taper le ballon."

"Quand je tape dans le ballon, ça me libère de ma journée
, abonde Loane. Même si je les ai vues toute la journée au collège, c'est mieux de voir mes copines au foot, quand elles ont le sourire !"
 

"On s'entend tous bien, il n'y a pas de tensions. Pendant les tournois, on passe vraiment de belles journées. Il y a aussi cet esprit, on sait qu'on a quelque chose à aller chercher... C'est mieux de gagner, quoi !" rit Laurine. 

Au club, le succès des féminines réjouit tout le monde. Ou presque. "On a eu un tournoi l'année dernière, contre les garçons. J'ai marqué un but, et le gardien, il pleurait" relate Loane, encore effarée. 

"Il était d'une colère..., poursuit Sophie. L'équipe était vexée d'avoir perdu face à une équipe de filles. Y'a aucune raison mais bon... Les mentalités évoluent, on le voit aussi au bord du terrain."  Pendant les matches, on voit désormais plus de mamans, mais aussi des garçons, les copains des équipes masculines. "On n'a quand même pas beaucoup de supporters", nuance Laurine, un peu tristement. 
 

"Faut venir !"


Comme 11.8 millions de français (pour France - USA), elles ont attentivement suivi la coupe du monde. "Je regarde leur jeu. Pas pour comparer, parce qu'on n'a pas le même niveau, mais pour prendre des conseils, atteste Laurine. Le Sommer, c'est ma préférée." Sophie rebondit : "Ah, elle a la côte, elle. On a une très belle équipe féminine, qui a montré du très beau jeu, surtout de passe, de une-deux. C'est assez sympa à regarder, quand même..!"
 

La dirigeante attend les retombées de ce pic d'intérêt. "Je pense qu'aux portes ouvertes en septembre, on aura des jeunes filles qui auront envie de tester, de venir toucher le ballon pour voir ce que ça donne... C'est comme tout, ça passe ou ça casse, mais faut tenter."

"On peut commencer à tout moment. Nous, y'en a une qui a commencé cette année. On a toujours été avec elle, au début dans les exercices elle avait plus de mal, on l'a aidée à apprendre. Faut venir !" insiste vigoureusement Laurine. Loane, qui grâce à un concours a pu porter la bâche FIFA lors du premier match de la France à Orléans, offre son expérience."Moi c'est ce que j'ai fait. J'ai tenté, il a 4 ans et je suis très contente de moi."
 
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