Dans le Département du Loiret, une trentaine de contractuels sont remerciés ce vendredi 19 février. À partir du 8 mars, 20 contractuels seront embauchés. La pratique exaspère les syndicats de professeurs du 1er degré.
"Merci", "au revoir" et peut-être "à dans deux semaines". Ce vendredi 19 février, à la veille des vacances scolaires de la zone B, trente personnels contractuels en écoles primaires et maternelles du Loiret, achèvent leur contrat. Embauchés en décembre, le recours aux contractuels est un moyen de pallier le manque de professeurs qui justifient de l’autorisation spéciale d’absence (ASA) liée au Covid-19, soit une cinquantaine d’enseignants dans le département. Ces contractuels n’ont pas passé les concours d’enseignement et disposent donc d’un statut plus précaire : contrat court, vacances non payées, instabilité de l’emploi.... Le recours à ce type de personnel est une pratique régulière, mais qui s'est davantage développée au cours de la pandémie de Covid-19.
En janvier, voyant la fin des contrats arriver, dans un contexte de crise sanitaire qui n’en finit pas, les syndicats ont alerté le rectorat, en demandant à ce qu’ils soient rallongés et formés davantage, compte-tenu de la situation exceptionelle. "Prendre une classe, ce n’est pas quelque chose qui s’invente", commente Laurianne Delaporte, du syndicat SNUipp-FSU du Loiret.
Silence radio du côté du ministère. Jusqu’en début de semaine. Dans une instance paritaire réunie le 17 février 2021, les enseignants du 1er degré du Loiret ont enfin su ce qui allait se passer à la rentrée de mars : 20 contractuels seront embauchés. C'est dix de moins qu’en septembre. L’enseignante s’agace : "Le ministère table sur l’idée qu’on aura moins de personnes. Alors que la situation sanitaire ne s'arrange pas tout à fait. Dans un communiqué, le SNUipp-FSU dénonce une compensation très partielle et "l'irresponsabilité" du Ministère.
"On ne fonctionne pas en petites vacances"
Ce que les syndicats craignent, c’est le réquisitionnement des remplaçants ponctuels, pour remplacer le personnel qui s’occupait déjà des classes depuis décembre."Les élèves de ces classes-là vont se retrouver avec un troisième enseignant. Ça n’a pas de sens" explique Laurianne Delaporte. Pour les syndicats, c'est une forme de mépris de la part du Ministère de l'Education.
Autre souci pour le SNUipp-FSU : la méthode d’embauche des contractuels ne plaît pas beaucoup. S’il était prévu depuis décembre que le contrat se terminerait en février, nombreux sont les contractuels qui pourraient revenir à la rentrée. Car la rupture de contrat permet de ne pas payer le personnel pendant les vacances scolaires. C'est une forme de précarisation rappelle l'enseignante.
"Une année scolaire, c’est une année scolaire. On ne fonctionne pas en petites vacances" fait-elle remarquer. "Ces personnes ont des charges, des loyers. Quinze jours, c’est la moitié de la paie !".
En conclusion de son communiqué, le SNUipp-FSU du Loiret rappelle ne pas être "favorable au recours à des contrats précaires pour répondre aux besoins de service public d’éducation nationale", mais en raison de la situation sanitaire, "il apparaît indispensable que les personnels contractuels qui ont été recrutés soient prolongés sans discontinuer jusqu’à la fin de l’année scolaire, et qu’ils puissent passer un concours réservé, leur donnant la possibilité d’être titularisés et bénéficier ensuite d’une formation initiale de qualité".