Cette infirmière libérale de 42 ans a été tuée le 21 octobre, à Pannes. L'un de ses patients a également été retrouvé mort, amputé de ses mains.
Famille, confrères, consoeurs, voisins, amis, concitoyens... Ils sont nombreux, ce samedi 26 octobre, à défiler en silence dans les rues de Ferrières-en-Gâtinais. Quelque 1500 personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à Karine Foucher, infirmière libérale de 42 ans tuée le 21 octobre et abandonnée sur le bord de la route, à la sortie de Pannes.
L'un de ses patients, Jacques Samson, avait été retrouvé mort dans la même journée, amputé post-mortem des deux mains. Les deux meurtres, comme l'a confirmé le procureur de la République, sont liés.
A l'avant du cortège, les très proches de Karine Foucher, tee-shirt blanc "Je suis Karine", orné d'un ruban noir. "Ça faisait 18 ans qu’elle nous soignait. Elle était gentille, attentionnée... C’est pas quelqu’un qui méritait une mort comme ça, c’est inhumain ce qu’ils ont fait" s'émeut une habitante, deux roses blanches entre ses mains gantées.
"On vient soigner les gens, et on y laisse nos vies"
Dans la foule, beaucoup de confrères et de consoeurs, à commencer par le député du Loiret, Jean-Pierre Door. "Je suis un professionnel de santé, et quand on voit une infirmière qui fait son travail et qui se retrouve là où elle s’est retrouvée, c’est dramatique, ça peut arriver à n’importe qui, répond gravement l'élu, écharpe en bandoulière. Il est normal de venir lui rendre hommage et rendre hommage à toute sa famille."
Même émotion et même inquiétude en fin de cortège, où une jeune infirmière signe le recueil qui sera remis à la famille. "On est cinq à avoir fait le déplacement depuis Paris, pour témoigner à sa famille qu'on compatit. Elle a été là au mauvais moment. On vient soigner les gens, et on y laisse nos vies, c'est horrible. Force et courage à tous" conclut-elle.
Jeudi 24 octobre, Sonia Ferré, présidente du Conseil de l'Ordre des Infirmiers en Centre-Val de Loire avait exigé une meilleure protection des professionnels. "Toutes les infirmières vous le diront, elles ont toutes déjà subies des violences, que ce soit une injure, un geste déplacé ou plus grave. Il faut que cela cesse" avait-elle tranché au micro de France Bleu. Le conseil de l'Ordre demandait notamment un accord avec les forces de police, et la possibilité d'exercer un droit de retrait.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a également rendu hommage à Karine Foucher à l'Assemnlée Nationale, lors des Questions au Gouvernement.
En apprenant cet horrible drame nous avons décidé en réunion de groupe de réagir collectivement.
— Nicolas Démoulin (@DemoulinEM) October 22, 2019
Ainsi lors des #QAG l’@AssembleeNat et le @gouvernementFR ont rendu un hommage appuyé à Karine Foucher, infirmière libérale de 42 ans, à ses proches et à l'ensemble de la profession. pic.twitter.com/cGy5z4ai19