Contrôlée positive à l'EPO en 2019, la Loirétaine était jugée ce mercredi 20 novembre par le tribunal de Montargis. Contre l'ancienne cycliste professionnelle, le procureur a requis de la prison avec sursis et une amende de 5000€. Le délibéré est attendu le 22 janvier.
A la sortie du tribunal de Montargis, c'est une Marion Sicot "soulagée" qui répond aux questions des journalistes, soulagée d'avoir pu raconter "son histoire" et de pouvoir "tourner la page".
L'ancienne cycliste de 32 ans était poursuivie pour "détention et importation de produits dopants" de 2016 à 2019.
Avec elle, deux autres prévenus comparaissaient : une connaissance, qui lui a fourni l'EPO et le clenbuterol, et un médecin, soupçonné, lui, d'avoir rédigé les ordonnances.
A la barre, après s'être "recroquevillée dans le mensonge" durant des années, la Loirétaine reconnaît l'entièreté des faits. Les injections, pendant 4 ans, de ces produits visant à améliorer ses performances, elle qui rêve, à l'époque, de disputer les championnats du monde et cette course mythique que l'on n'appelle pas encore Tour de France (féminin).
Un "suicide sportif" ?
En vain. De cette prise de risques pour sa santé, elle n'en a vu "aucun bénéfice sur la route, car le mental compte aussi, et à l'époque, je manquais de confiance en moi", affirme-t-elle à la présidente du tribunal.
Un contrôle positif en 2019, sanctionné d'une suspension de 4 ans, met définitivement fin à ses rêves, l'avocat de Marion Sicot, Me Christophe Grignard, voyant plutôt dans ce dopage "le suicide sportif" d'une athlète fragile et sous pression.
Une pression que la cycliste attribue également à son ancien directeur sportif, mentor aux méthodes douteuses : "Pour vérifier qu'on ne prenait pas de poids, il nous demandait de lui envoyer des photos en sous-vêtements", se remémore la sportive.
Sa plainte pour harcèlement sexuel est classée sans suite en 2022, mais l'UCI bannit tout de même le dirigeant, qui se suicide la même année.
Co-prévenu, Florent P., son "dealer", reconnaît lui aussi les faits, un moyen pour lui "de se faire de l'argent". Quant au médecin, il réfute catégoriquement les accusations, affirmant avoir vu Florent P. à deux reprises "sans doute pour une bronchite" et accusant ce dernier d'avoir falsifié les ordonnances.
Le procureur requiert contre la cycliste un an de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende ; 18 mois avec sursis et 10 000 euros d'amende contre l'intermédiaire ; 18 mois avec sursis, 20 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercice contre le médecin.
Le jugement est attendu le 22 janvier.