Une pancarte "Digeon = exécution" vise le maire de Montargis lors d'une manifestation

Samedi 13 mai à Montargis avait lieu une manifestation organisée par l'association "Cercle pasteur", un club de gymnastique de la ville. Adhérents et membres du bureau exprimaient leur colère à l'égard du maire de la ville Benoit Digeon. Ce dernier les oblige à quitter le gymnase qu'ils occupaient depuis 30 ans. Dans le cortège, une pancarte "Digeon = exécution" sème aujourd'hui le trouble.

Deux mots ont été inscrits sur une pancarte brandie à l'occasion d'une manifestation samedi 13 mai à Montargis. Ils visaient le maire de la commune : "Digeon" et "exécution". 

"Ça m’a fait un drôle d’effet quand j'a vu cette pancarte en photo. Je suis horrifié de laisser un gamin porter un panneau pareil", s'émeut l'édile. 

Benoît Digeon a évoqué le sujet en conseil métropolitain ce mardi et s'est fendu d'un communiqué. Il accuse les élus et membres de l'association présents dans le cortège d'adhérer aux propos inscrits sur la pancarte. 

Contacté, le maire de Montargis annonce se rapprocher du procureur de la république pour donner une suite judiciaire à cette affaire. 

"Je souhaite une condamnation la plus lourde possible pour tous les élus présents. Ils ne peuvent pas s’exonérer de ce qui se passe dans leur dos"

Benoit Digeon, maire de Montargis

Organisateurs et élus contre-attaquent 

Parmi les élus présents, en tête de cortège défilait Thomas Ménagé, le député (RN) de la circonscription. Il précise à France 3 Centre-Val de Loire "que cette pancarte n’était pas nécessaire et mal à propos. Je condamne à chaque fois la violence." 

Même si nous sommes en colère, nous n'en sommes pas là

Cercle Pasteur

L'association "Cercle pasteur", à l'initiative de cette manifestation, nuance pour sa part les accusations du maire de Montargis et met l'accent sur la présence du signe "=" entre "Digeon" et "exécution".

"Sous entendu : Digeon = l'execution de l'association. Il ne faut pas éxagérer, même si nous sommes en colère, on n'en est pas là", temporise Marilyn Heinrich, trésorière du club.

Dans un contexte où les maires sont pris pour cible, Thomas Ménagé poursuit. "Le signe "=" a toute son importance sur la pancarte. Mais l’ambiguïté je la relève, et je crois qu'il faut dénoncer toute ambiguïté et toute violence", admet le parlementaire. 

Une discorde plus ancienne

Depuis 30 ans, l'association occupe le gymnase Neveu à Montargis. Aujourd'hui elle craint pour son avenir, car Benoit Digeon avait annoncé en février dernier la fin de la mise à disposition du bâtiment. Une mésentente entre la mairie et le "Cercle pasteur", liée à des relations tendues depuis plusieurs années avec l'un des salariés du club, serait à l'origine de cette décision.  

Une situation intolérable pour l'association. "On fait quoi ? On a 390 adhérents, quatre vacataires et quatre salariés. On licencie tout le monde ? On vend le matériel ? Psychologiquement c’est très dur...", rappelle Marilyn Heinrich. 

L'association dépose plainte

Le combat pourrait bien se poursuivre devant les tribunaux. L'association, elle aussi, compte déposer plainte. La trésorière du club prétend que lors de cette manifestation, un élu de la majorité municipale aurait fait un geste de menace envers les participants présents à l'avant du cortège.

"Avec son pouce, il a tiré un trait au niveau de son cou, comme pour nous trancher la gorge".

Marilyn Heinrich, trésorière du Cercle Pasteur 

La plainte est rédigée. Les membres de l'association devraient la déposer auprès du procureur de la république dans les jours à venir.