2.000 emplois, 2.000 sourires et peu de candidats : "les aspirations ont changé, c’est générationnel "

Le forum annuel "2.000 emplois, 2.000 sourires" s'est tenu ce mardi au Zénith d’Orléans. Sur les 12.000 offres, peu seront pourvues à la fin de la journée, malgré les efforts de certaines entreprises pour séduire les demandeurs d'emplois.

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Dès l’entrée, un bénévole habillé de rose, tout sourire, propose ses services. Pendant qu’une voix dans les hauts parleurs vante les atouts des entreprises présentes, il m’avoue être très étonné par le manque de candidats cette année. Les employeurs guettent les candidatures. Ici, des stylos, là de l’eau ou des petits pains, ou encore des câbles pour recharger le smartphone, tout est gratuit, la première approche est effectuée, mais souvent ces appâts suffisent à peine à les arrêter. À 25 ans, Oriane, souhaite passer de peintre en bâtiment au management. "Ici, ce n’est pas un CDD ou un CDI qu’elle cherche, mais une formation et une alternance. "Je suis contente, j’ai pu déposer un CV à l’entrée, on m’a affirmé que l’on me recontacterait".

"Ce qui est difficile, c’est de trouver la bonne orientation pour ces jeunes" indique Christelle, chargée de recrutement dans un centre de formation, "les métiers du transport sont délaissés, le recrutement est difficile. Depuis le Covid, il manque le dynamisme. 

Les aspirations ont changé, c’est générationnel. On travaille pour vivre, mais on ne vit pas pour travailler !

Christelle, chargée de recrutement dans un centre de formation

Je suis une fidèle de ce forum, il y a beaucoup moins de passage cette année, c’est incroyable. On essaye d’afficher nos offres sur des réseaux sociaux. On participe à tous les événements, afin d’attirer vers nos formations… En vain. Les demandeurs d’emploi cherchent de stages avec de l’emploi derrière, mais comme c’est peu rémunéré, c’est le SMIC, ils nous boudent. Le salaire doit faire rêver, les questions auxquelles nous sommes confrontées concernent le nombre d’heures travaillées, et les avantages ", explique Christelle.

Au centre du forum, bien en évidence, le centre hospitalier régional d’Orléans tient son stand. Virginie, directrice des ressources humaines, avoue n’avoir reçu qu’un seul CV d’infirmière, à 15 h 00. Ses collègues des autres établissements font le même constat. Elles ne croulent pas sous les demandes. Alors qu’Alex Vagner, le créateur du forum affirme :" Pour moi, c’est inadmissible de prendre du retard dans le domaine de la santé, j’ai fait un axe principal de la santé pour cette édition " les candidats font faux bond.

 "La plupart des agences d’intérimaires, avec le Covid, ont fait d’immenses profits et elles ne le répercutent pas sur les salaires"

"Souvent, les recrutements se font via des agences, on recrute des infirmières portugaises, car le diplôme est reconnu en France " affirme François*, directeur des ressources humaines, depuis plus de 15 ans (*le prénom a été changé, il a tenu à témoigner sous couvert d’anonymat). "Ne pas augmenter le personnel, quand les entreprises ont des difficultés financières, je peux comprendre, mais c’est rarement le cas. La plupart des agences d’intérimaires, avec le Covid ont fait d’immenses profits qu’elles n’ont pas répercutés sur le personnel. Conséquence, on assiste à un turn-over. Ce sont des branches qui ne payent pas."

Il prend un exemple, celui d’un laboratoire qui proposait 13 euros de l’heure à ses salariés, dernièrement, il a été obligé d’augmenter à 20 euros, sinon il fermait. Les gens exigent même 25 euros net, c’est ce qu’ils touchent à Paris, et ce n’est pas si loin. J’ai assisté à beaucoup de fermetures de sites, plutôt que d’augmenter le personnel". François regrette que certaines entreprises aient des règles propres à leurs structures, comme celles qui obligent les salariés à partir au bout de 18 mois dans une autre région, alors que tout se passait bien : " C’est ridicule, quand on a une telle pénurie de candidats." Optimiste, il espère encore un sursaut, il conclut : j’espère qu’il va y avoir un electro-choc bientôt…Le ministre de l’économie encourage, c’est désormais aux entreprises de jouer le jeu ".    

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