Jeudi 16 juillet ont eu lieu les élections constitutives du Conseil métropolitain d'Orléans dans le Loiret. À peine élu 15e vice-président, Bruno Cœur a présenté aussitôt sa démission. Il aurait subi des pressions dans le but de laisser sa place au 1er adjoint d'Orléans.
Lors de l'installation du Conseil métropolitain de l'agglomération d'Orléans dans le Loiret, réuni au Palais des sports le jeudi 16 juillet, Bruno Cœur, 52 ans, tout jeune maire de Bou (sans étiquette), a, sitôt élu, présenté sa démission orale du poste de 15e vice-président. Il aurait subi des pressions de la part de Christophe Chaillou (nouveau président socialiste d'Orléans Métropole) et de Serge Grouard (maire LR d'Orléans), pour laisser sa place au premier adjoint d'Orléans.
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Bruno Coeur prévient en amont qu'il se présentera à la 15e vice-présidence
Pour un baptême, c'est un baptême ! J'ai subi les arrangements entre grandes familles politiques.
Tout a commencé lors des réunions de préparation à l'élection du Conseil métropolitation en amont du 16 juillet. Bruno Cœur, jeune maire de Bou, une commune de 936 habitants, s'étonne du peu de représentativité prévu pour les petites communes : " Concernant la 15e vice-présidence qui a en charge l'écologie, l'environnement et les risques majeurs, j'ai trouvé que les petites communes ne s'y retrouvaient pas, explique Bruno Cœur." Sans discussion ni consensus avec les maires, il y a eu apparemment un accord entre Serge Grouard et Christophe Chaillou pour présenter Florent Montillot, le premier adjoint au maire d'Orléans. Nous avons été mis devant le fait accompli. J'ai donc prévenu que je me présenterais et personne ne m'en a dissuadé à ce moment-là. Peut-être pensaient-ils que je ne serais pas élu ? "
Le maire de Bou créé la surprise
Jeudi 16 juillet lors de la séance de constitution du Conseil métropolitain, à la surprise générale et même de l'intéressé, Bruno Cœur est élu 15e vice-président avec 41 voix, contre 32 pour Florent Montillot, sur 89 votes. La démocratie a parlé, mais ce résultat déplait à certains. Après une suspension de séance, Bruno Cœur aurait alors été pris à partie par Christophe Chaillou et Serge Grouard : "Je ne souhaite pas parler de cette discussion entre nous, ajoute l'élu de Bou, mais ils m'ont mis la pression pour que je démissionne. J'ai pris dix minutes de réflexion et j'ai annoncé ma démission oralement avant de quitter la salle". Plus d'une dizaine d'autres maires le suivent en signe de protestation.À la question "pourquoi avoir démissionné", Bruno Cœur répond : "Je me suis dit que la pression était trop grande et que ça ne servirait pas les petites communes". Dans une lettre adressée aux habitants de Bou, les élus du conseil municipal de Bou expliquent cette décision.
Bruno Cœur peut-il revenir sur sa décision ?
Selon certains élus, cette démission verbale ne serait valable que si elle est accompagnée d'une lettre de démission adressée à la préfecture. Mais Bruno Cœur et le conseil municipal de Bou pourraient revenir sur leur décision si la démission n'est pas invalidée : "Nous avons eu beaucoup de soutiens sur les réseaux sociaux", poursuit Bruno Cœur. "Ce sera de toute façon une décision collégiale avec le conseil municipal de Bou."Quelle honte ! Il n'aurait pas du démissionner, il a été élu que cela déplaise au maire d'Orléans et au nouveau président de la métropole. Triste France.
— KEYNES JMK (@KeynesJmk) July 17, 2020
Les réactions de certains partis
Matthieu Schlesinger, maire DVD d'Olivet s'exprime à ce sujet sur les réseaux sociaux : "Un vice-président, Bruno Cœur, maire de la commune de Bou, qui avait annoncé à tous les maires qu’il se porterait candidat pour représenter les petites communes et qui a été très largement élu contre la volonté du Président et du maire d’Orléans, a fait l’objet de pressions inacceptables pour démissionner afin de faire réélire le premier adjoint d'Orléans. C’est illégal, antidémocratique et profondément choquant."Le parti de la France Insoumise d'Orléans a publié samedi 18 juillet un communiqué en soutien à Bruno Coeur : "Il est à nos yeux, malgré sa démission forcée, un vice-président légitimement élu et nous adressons à son attention et celle des boumiens un soutien républicain".