En difficulté financière, la société New Duralex International avait demandé l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire le 16 avril dernier. Le tribunal a acté cette décision ce 24 avril. L'entreprise emploie 230 salariés à la Chapelle-Saint-Mesmin dans le Loiret.
Le tribunal de commerce d'Orléans a décidé ce mercredi de placer la verrerie Duralex en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois. Cette décision intervient trois ans après une précédente procédure.
Au cours d'une audience qui a duré un peu plus d'une heure, le tribunal a nommé deux mandataires judiciaires, et renvoyé à une nouvelle date d'audience au 5 juin. "Le tribunal espère trouver un repreneur" pour la société française en difficulté, a expliqué à la presse un magistrat à l'issue de l'audience.
"Des explications, qu'on attend toujours"
Les juges professionnels ont entendu à tour de rôle, lors de l'audience, deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française. Les salariés "ont demandé des explications, qu'on attend toujours", a commenté François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.
En attendant la prochaine audience, les deux mandataires nommés "vont faire l'état des lieux", a poursuivi le syndicaliste CGT à l'issue de l'audience. "On en saura plus après. Ils essayent de faire le possible pour nous", a-t-il ajouté, précisant que les 230 salariés allaient "pouvoir continuer à travailler".
A l'extérieur, une dizaine de militants de la CGT et du PCF ont accueilli dans le calme la décision. Ce n'est pas une première pour l'entreprise, qui avait déjà été placée en redressement judiciaire il y a trois ans et sauvée in extremis.
"Le problème, c'est qu'on commence à s'habituer", se désole de son côté le délégué Force ouvrière (FO) Gualter Teixeira, 50 ans dont la moitié passée dans l'usine Duralex. Pour cet élu, la situation relève d'"un problème de gestion de la société", dont "les coûts fixes de 2,5 millions d'euros mensuels" sont trop importants.
"Si une offre de reprise solide émerge, l’État sera prêt à l'accompagner"
La préfète du Loiret organise une réunion de travail en préfecture, avec l'ensemble des partenaires impliqués - direction de la Maison du Verre, élus du territoire, représentants syndicaux de l'entreprise notamment -, ce vendredi 26 avril dans l'après-midi, en présence des deux administrateurs judiciaires nommés ce 24 avril par le Tribunal de commerce d'Orléans, dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire de Duralex. Dans un communiqué publié en début de soirée, la Préfecture du Loiret a indiqué que "tous les acteurs s'organisent, à la fois au niveau local et national, pour la recherche d'un repreneur", ajoutant que "si une offre de reprise solide émerge, l’État sera prêt à l'accompagner, comme il le fait toujours dans ce genre de situation".
L'entreprise du Loiret avait été rachetée par le groupe Pyrex en janvier 2021 pour 3,55 millions d'euros. En 2022, face à l'augmentation des prix de l'énergie, Duralex avait même été contraint de mettre en veille son unique four. L'entreprise, dont la vaisselle réputée incassable est vendue dans le monde entier, avait dû recourir au chômage pour la majorité de ses 230 salariés, afin de préserver ses finances.