Pour répondre à son besoin de réduire de 30% ses émissions de CO2 d'ici à 2030, l'entreprise américaine John Deere va se lancer dans l'assemblage de batteries électriques et a choisi de le faire sur son site de Saran, près d'Orléans (Loiret).
Le site français de John Deere à Saran (Loiret), qui comprend une usine de fabrication de moteurs depuis le début des années 1960 (ainsi que le siège social de John Deer France), va se lancer dans une nouvelle activité. D'ici fin 2024, la société américaine va assembler des batteries afin d'électrifier certains moteurs de ses fabrications agricoles.
Ce mardi après-midi, lors d'une visite avec des élus locaux sur place, Bruno Rodique, le directeur du site de Saran, ne cachait pas sa fierté d'accueillir ce nouvel espace. "Nous avons le plaisir d'annoncer le lancement d'une ligne de production de batteries pour fin 2024. Le site était jusqu'à présent dédié à la construction de moteurs à combustion interne".
Une première en France et en Europe
"Sur cette technologie, c'est une première en France et en Europe. Nous sommes très fiers d'accueillir cela sur le territoire orléanais et la région Centre", précise Bruno Rodique. Ce projet est séparé en deux phases, la première phase opérationnelle interviendra fin 2024 avec la création de 60 nouveaux emplois. Puis, "si le marché démarre comme prévu", une seconde phase interviendra "deux ou trois années après, avec autant d'investissements et d'emplois."
Les batteries sont composées d'un certain nombre de composants fabriqués un peu partout dans le monde. "Le bâtiment complet sera consacré à l'implantation de cette ligne qui va partir de la petite cellule pour arriver à un produit qui partira à destination des clients", ajoute le directeur du site de Saran. La bâtiment consacré à cette assemblage de batteries est un ancien lieu de stockage, de 2 760 mètres carrés.
Une technologie développée par une entreprise autrichienne
Cette technologie de batterie a été développée par Kreseil, une entreprise autrichienne dans laquelle "John Deere a pris une participation majoritaire", selon leur communiqué de presse. Ces batteries en lithium ion ne seront pas adressées à des tracteurs de forte puissance mais à une base de clients externes au groupe dans un premier temps. Plus tard, les batteries pourront êtres utilisées sur des équipements John Deere à faible puissance comme des tracteurs tondeuses ou des utilitaires.
Concernant l'installation de ces batteries sur de gros engins comme des tracteurs, Bruno Rodique émet plus de doutes. "Pour l'instant, on ne voit pas un horizon de quelques années devant nous pour installer ces batteries sur des engins agricoles ou de construction", avant de poursuivre, "pour ces applications-là, on est convaincu que les moteurs à combustion interne resteront la solution pour encore bien longtemps".
Sur la première phase du projet à partir de fin 2024, 19 000 batteries seront assemblées sur le site d'Orléans-Saran chaque année. Interrogé sur la recyclabilité de ces batteries, Bruno Rodique répond : "C'est quelque chose sur lequel le groupe travaille très activement pour avoir les filières appropriées de recyclage".