L'association Les Mains Tendues a lancé un financement participatif pour ce minibus qui permettra aux sans-abri, notamment en zone rurale, de se doucher ou se faire coiffer.
"Les dispositifs qui existent sont des dispositifs fixes évidemment, où les sdf se rendent. Nous, on veut aller chercher les sdf qui ne vont pas vers ces structures-là : un endroit mobile, c'est l’idéal" explique Jérôme Schenck. Il est le fondateur de l'association orléanaise Les Mains Tendues, qui se dédie à l'assistance et au secours des sans abris ou des personnes en situation de grande précarité.Fin juin, l'association a lancé un financement participatif pour un projet innovant : un bus d'hygiène, qui sillonera les routes de l'agglomération orléanaise, et notamment les zones plus rurales.
Déjà 1000 euros récoltés
Il sera équipé d'une douche, mais aussi d'une infirmerie, et "occasionnellement, il accueillera un coiffeur et un vétérinaire", précise l'association. Si le camion a été offert, et qu'un artisan s'est proposé de faire les réparations, il manque encore des fonds aux Mains Tendues équiper et entretenir le véhicule. "Il nous faudra également des produits désinfectants, autrement ça ne sera rapidement plus un camion d'hygiène", précise une responsable dans les colonnes de la République du Centre.
Le bus sera aussi un lieu de sociabilité, avec une petite table où les sans-abri pourront effectuer leurs démarches administratives, ou simplement boire un café.
Sur 1500 euros nécessaires, l'association a pour l'instant récolté 750 euros en ligne, et 300 euros avec l'organisation d'une chasse au trésor caritative, le week-end dernier.
L'hygiène n'est pas qu'un enjeu de santé
Selon une étude menée en 2012 par la Croix Rouge, seuls 15% des SDF peuvent se permettre de prendre une douche régulièrement. Le manque d'hygiène est d'abord évidemment un risque pour la santé : sans possibilité de se laver, ils sont exposés aux infections dermatologiques et aux poux, qui peuvent transmettre de nombreuses maladies.
Mais l'hygiène a aussi un impact essentiel sur l'estime de soi et la réinsertion sociale : "c’est primordial parce que tu peux pas aller à un entretien si t’es pas lavé, si t’es pas propre sur toi c’est pas la peine, tu vas à un entretien, tu te fais jeter quoi…" témoignait en 2010 un sans-abri dans une étude intitulée "Le corps des sans domicile fixe".