L’obligation des jauges à la mairie, à l’église et durant les repas de noce a dissuadé les plus volontaires. Le plus beau jour de leur vie ne devait pas devenir un cauchemar alors les futurs époux ont pris leur mal en patience et revu leur plan. Ils racontent comment ils ont dû s'adapter
En 2020, l’irruption de la pandémie a vu s’effondrer le nombre de mariages selon l’Insee.
Marjolaine Mongeaud ressemble à ces jeunes femmes qui célèbrent sur papier glacé le mariage. Chef de projets informatiques et Responsable territoriale, elle a troqué cette tenue pour un univers plus feutré, plus glamour. Un virage à 180 degrés opéré il y a deux ans. Une reconversion professionnelle comme un coup de cœur.
"Un poste était à pouvoir. J’ai pris cela comme un signe du destin, une opportunité. L’univers de la robe de mariée m’a toujours séduite. Et j’avais besoin de contacts humains".
L’univers de la robe de mariée m’a toujours séduite. Et j’avais besoin de contacts humains.
"Ça fait du bien de partager du rêve avec le public que l’on rencontre. Je suis d’une génération dont les parents répétaient qu’être fonctionnaire, c’était un atout. Donc on culpabilise un peu de quitter une forme de prison dorée. Un poste était à pouvoir chez Eglantine, mariages et cérémonies. J’ai pris cela comme un signe du destin, une opportunité".
Une oreille attentive et une confidente discrète
Désormais, Marjolaine Mongeaud est en première ligne. Disponible, bienveillante et toujours à l’écoute des desiderata. Elle conseille et oriente les choix vestimentaires de ses clientes. Et elles sont nombreuses à lui confier des anecdotes savoureuses et des tranches de vie. Du pain béni.
"En 2020, la crise sanitaire nous est tombée dessus. Subitement. On a dû fermer précipitamment. C’était assez compliqué de tout mettre en place. Les mesures sanitaires, les gestes barrières et les jauges... Il fallait aussi rassurer nos clientes. De nombreuses futures mariées sont reparties avec leur robe qui n’avait pas été retouchée comme un témoignage vivant d’une promesse. J’ai également des couples qui renouvellent leurs vœux dans leurs tenues de mariés. Il faut prévoir des retouches car entre temps, il y a eu des naissances".
On a peine à imaginer toutes les confidences chuchotées et tant de confessions livrées dans une boutique de prêt à porter de mariage. Et pourtant !
Présente depuis une trentaine d’années à Orléans, l’enseigne a évolué. Pronuptia à l’origine puis Ophélie mariages et désormais Églantine mariages et cérémonies.
"Champêtre chic, sobre mais élégant. C’est le style dominant."
"En tout début de collection, on a environ 150 à 200 robes de mariée disponibles. En majorité de l’ivoire. Puis il y a les incontournables, le blanc immaculé. On a également reçu un modèle rouge cette année. Mais de plus en plus, on évolue vers des modèles blush. Ce sont des teintes rosées qui donnent bonne mine.
La robe de mariée c’est une institution mais les styles évoluent. On a beaucoup fait dans le style princesse. Désormais les mariées s’orientent vers des styles plus simples, des modèles épurés voire plus raffinés sur la dentelle. Champêtre chic, sobre mais élégant. C’est le style dominant".
Curieusement, la pandémie a glissé sur les robes des mariées. Les ventes se sont poursuivies car les futures mariées n’entendaient pas renoncer à leur promesse de convoler en justes noces.
En dehors des grands magasins qui proposent également du prêt à porter de mariage, rares sont les boutiques spécialisées à Orléans.
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Les Arcades d’Orléans. Au numéro 27. Une porte rouge. Pas de vitrine. Le couloir est sombre. L’escalier en bois grince. Au premier étage, la porte s’ouvre. Dans son entrebâillement, Zoé, la maîtresse des lieux. Tout sourire. Son show room est lumineux, élégant, couleur ivoire.
"J’ai ouvert ma première société d’évènements en 2017. J’étais déjà dans l’univers du mariage. Je me suis rendue compte qu’à Orléans, il n’y avait pas de boutique de ce genre. Je veux dire le concept d’un appartement très intimiste, très cocooning. On ne reçoit que la mariée et la très proche famille. Ce concept tournait bien ailleurs. Je me suis dit, pourquoi pas ici ? J’ai ouvert le magasin en janvier 2020, juste avant l’épidémie du Covid-19".
La jeune femme de 32 ans originaire de Corse se dit que la clientèle féminine commence à se lasser des grandes boutiques impersonnelles et qu’il y a une opportunité à saisir.
Vous êtes traitée comme un porte-feuille et moins qu’une cliente. Je voulais changer ce rapport, ce regard.
"Je suis toute seule. Je fais tout. Ce sont mes propres créations"
Pour se faire connaître, les réseaux sociaux puis le bouche à oreille prend le relais. Zoé Laluque ne doute de rien. Elle se convainc que la pandémie ne va pas s’éterniser.
"Pendant le laps de temps du déconfinement, les clientes sont venues. Dans ma boutique, il n’y a que mes propres collections. Il faut assurer toute la partie dessins puis il choisir les matières enfin, travailler les modèles. La fabrication se fait à Paris.
Je produit une quarantaine de modèles. Il faut laisser le choix aux clientes. Je ne propose pas de robes bustiers trop complexes à fabriquer et à retoucher. Pas de blanc. C’est l’avantage d’être à son compte. Ma collection 2022 est déjà finie. Chaque robe porte un prénom. Emma, Clémence, Lola, Camille etc. On est sur des modèles de robes très fluides, très bohèmes et champêtres".
En termes de délais, il faut compter 4 mois environ. Les tarifs varient de 490 à 2000 euros.
"Ma fourchette de prix est très abordable car je ne suis pas là pour me gaver comme certaines grandes marques".
Toujours incisive et décidée à tisser sa toile, à étoffer son parcours dans ce marché de niche. Le Boudoir de Zoé est dans l’air du temps.