Le jeune artiste colore la ville de ses poissons aux yeux globuleux et de ses fresques colorées. Rencontre.
Des poissons ont vogué vers les murs d'Orléans cet été et ont interpellé les internautes qui les ont fait passer des murs de leur ville à la toile.
Rire est celui qui a créé ces poissons aux gros yeux et couleurs flashy. Il souhaite rester anonyme comme Space Invader, Banksy et de nombreux autres street-artistes.
Rire a grandi à Orléans qu'il est venu retrouver après un bref séjour à Paris. Enfant, il voit sa soeur dessiner mais c'est pour suivre l'un de ses amis, graffeur occasionnel, de l'époque qu'il se penchera sur les tubes de gouache et les bombes de peinture. Jeune adolescent de 15 ans et skateur amateur, il se sent à l'aise avec le graffiti mais explore divers styles. « J'ai découvert l'abstrait, le figuratif, je me cherchais beaucoup à l'époque, je n'avais pas de style prédéfini. J'ai commencé par le lettrage comme beaucoup de graffeurs débutants », explique notre anonyme, lunettes de soleil noires sur le nez.
Pourtant, l'artiste ne se sent pas tout à fait à sa place. « Beaucoup des graffeurs que je connaissais étaient dans une démarche contestataire, ce n'était pas vraiment mon cas, raconte-t-il, moi je faisais du graff' car j'aimais et j'aime toujours, la rue comme support », dit-il.
Le partage pour but
Cet interêt pour la rue est au coeur de sa démarche. Le jeune homme répète entre deux gorgées de diabolo que l'idée de partage est essentielle. « Tout le monde a accès à mes oeuvres : les riches, les pauvres, les heureux, les malheureux.. » explique-t-il. Rire commence toutefois à vendre certaines de ses oeuvres, il a sous le bras un tableau, celui qui viendra remplacer son premier tableau vendu par un commerçant orléanais. une démarche qui le met mal à l'aise. « J'ai peur de voir mon discours changer, peur de commencer à vendre et de me laisser happer par l'argent, confie-t-il, je connais des gens qui ont changé et je ne veux pas que cela m'arrive. Je vends pour acheter le matériel qui me sert à faire mes oeuvres dans la rue, parce que oui, malgré la récupération de certains objets, cela coûte cher ».
L'anonymat, un challenge lancé aux passants
S'il souhaite rester anonyme, c'est un peu pour le côté répréhensible de son art, beaucoup pour le plaisir de revenir sur les lieux de ses oeuvres et d'observer la réaction des passants face à elles. Mais aussi par goût du challenge. « Moi je me casse la tête pour réaliser mes oeuvres, alors oui, j'aime l'idée que les gens cherchent un peu pour trouver qui je suis. Bon c'est un peu un caprice d'artiste, j'avoue » ajoute-t-il en riant.
Qu'en pensent les Orléanais ?
Les passants semblent séduits, touchés par le fait que l'artiste utilise des surfaces temporaires pour ses oeuvres les plus imposantes.
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Les prochains mois s'annoncent prometteurs pour le jeune artiste qui prépare une exposition du 15 septembre au 5 octobre dans la galerie de l'Empreinte Hotel à Orléans.