Prélèvement à la source : l'indifférence des petits patrons à Orléans

Alors que le prélèvement à la source fait couler beaucoup d'encre, les chefs de petites entreprises interrogés par France 3 ne montrent que peu d'intérêt à cette révolution fiscale annoncée par le gouvernement.

Le prélèvement à la source ? Julie Bottledoorn, dirigeante de la micro-crèche Les P’tites Graines à Orléans, n’en a cure. Les derniers rebondissements du « big bang » fiscal annoncé pour janvier 2019 n’ont pas provoqué le moindre frémissement chez la jeune chef d’entreprise, loin de là. "Ce n’est vraiment pas une question qui me préoccupe. D’ailleurs, je n’ai pas beaucoup d’informations sur le sujet : c’est mon cabinet comptable qui se charge de tout ça", répond-elle sans dissimuler le peu d’intérêt qu’elle porte à l’affaire. Même son de cloche chez Dominique Foucault, directeur de l’hôtel orléanais l’Abeille : "Ça me passe complètement au-dessus, cela m’indiffère profondément, s’agace-t-il. Je fais confiance à mon comptable".
 



A en croire les réactions recueillies par France 3, les PME (Petites et moyennes entreprises) et TPE (Très petites entreprises) s’en remettent donc aveuglément à leurs experts comptables. C’est aux pros des chiffres et de la fiscalité que revient la charge d’adapter les fiches de paye du personnel et de mettre leurs clients au diapason de la nouvelle procédure de prélèvement des impôts. Avec, en prime, quelques séances d’arrachage de cheveux dans l’intimité des cabinets comptables.


Coup de pouce aux PME-TPE


Après 10 jours d’atermoiements sur la mise en place ou non du prélèvement à la source – un test grandeur nature a révélé une série de bugs –, le Premier ministre Édouard Philippe a finalement tranché mardi 4 septembre : "L’impôt à la source sera prélevé à la source au 1er janvier 2019". A partir de cette date, il revient donc aux employeurs de collecter l’impôt sur le revenu avant de le verser à l’État. Face à une levée de boucliers des organisations patronales, Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, ont annoncé mercredi 5 septembre une aide pour les TPE et certaines PME : elles pourront, si elles le souhaitent, déléguer le prélèvement à l’Urssaf grâce au dispositif Titre emploi service entreprise (Tese). En outre, pour les entreprises de moins de 11 salariés, il sera possible d’opter pour un versement trimestriel au Trésor Public. Aucun coup de pouce financier n’est en revanche envisagé. "Je ne suis pas le Père Noël", a conclu Gérald Darmanin.

 
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