Ary Bruand, président de l'université d'Orléans, ainsi que le directeur du département des sciences, sont entendus pour des soupçons de détournement de fonds publics.
Pour l'université d'Orléans, cela ressemblerait presque à une mauvaise blague. Ary Bruand, président de l'université depuis 2016, ainsi que le directeur du département Sciences Hechmi Toumi, "ont été convoqués dans le cadre d'une enquête de faits présumés de détournement de fonds publics" selon une communication interne transmise à France 3 par l'université.
Un nouveau coup dur pour le rayonnement de l'établissement puisque Youssoufi Touré, le prédécesseur d'Ary Bruand, avait été condamné en juin par le tribunal correctionnel d'Orléans à un an de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende, lui aussi pour détournement de fonds publics.
"Je ne suis pas excessivement surpris car ce n'est pas la première fois, réagit Jonathan Bruneau, membre du conseil d'administration de l'université et ancien président de l'UNEF. Bien sûr que je suis dégoûté. Est-ce que c'est normal ? Bien sûr que non. Pour le moment, on attend plus d'éléments et on est impatients de ce que l'université va nous dire à ce sujet."
L'élu s'inquiète aussi de l'impact de ces révélations sur l'organisation des élections. L'université doit élire le 6 octobre les représentants des personnels au conseil d'administration et les représentants des usagers le 20 octobre. "On est en droit de se demander ce qu'il va se passer pour nous. On veut que la démocratie continue de vivre, or si Ary Bruand ne peut plus présider, le rectorat peut décider de la suite des élections."
Dans ce contexte tendu, l'établissement assure que "l'ensemble des personnes en responsabilité travaillent en collaboration avec le rectorat pour assurer la continuité du fonctionnement de l'université d'Orléans" et a choisi de maintenir le conseil d'administration du 2 octobre. Les modalités des élections à venir seront définies par le rectorat et le ministère de l'Enseignement Supérieur.