L’ancien maire de Saran Michel Guérin a déposé un brevet en janvier pour un nouveau dispositif de sécurisation des passages à niveau. Dans la région, 16 d'entre eux sont inscrits sur la liste "prioritaire" établie par le ministère des Transports.
Ils sont devenus au fil des années l’une des cibles prioritaires des campagnes de prévention routière. La sécurité des passages à niveau est régulièrement mise en cause, au gré des accidents tristement célèbres qui ont secoué le pays.
Le dernier en date, une collision entre TER et un bus scolaire près de Millas (Pyrénées-Orientales), a fait cinq mort en décembre dernier. Une succession qui a motivé Michel Guérin, ex-cheminot et ancien maire de Saran (Loiret), à développer un dispositif de sécurisation, baptisé DSPN, qui fonctionne notamment via des caméras installées au niveau des barrières.
En 2017, la France comptait ainsi 15.405 passages à niveau, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique et solidaire, dont dépend la ministre des Transports. C’est près de 10.000 de moins qu’en 1980. En 1997, l’Etat a établi un recensement des passages à niveau accidentogènes “prioritaires”, qui ont été intégrés à un plan national de sécurisation de ces axes.
Une liste mise à jour a été diffusée en 2014. On y compte 16 passages à niveau en Centre Val-de-Loire (voir carte). Certains, comme ceux de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) ou de Theillay (Loir-et-Cher), étaient à l’étude pour être supprimés, ce qui nécessite de réaménager une voie de contournement. D’autres avaient vu la mortalité baisser à leurs abords depuis la fin des années 1990.
Difficile toutefois de juger de l’avancée de ce programme dans la région, aucune donnée récente n’ayant pu nous parvenir, malgré l’actualisation de la situation tous les six mois. “La dernière liste du programme national de sécurisation des passages à niveau n'a pas été rendue publique, en dehors de l'Instance passage à niveau, qui est une instance de travail réunissant l'ensemble des parties prenantes”, a indiqué le ministère, sollicité. En avril 2018, selon ses chiffres, 158 passages à niveau y étaient encore inscrits, soit cinq de moins que l’année précédente.
Malgré les politiques affichées de sécurisation des passages à niveau, le bilan, lui, stagne ces dernières années. De 2011 à 2017, le nombre de morts chaque année dans des collisions avec les trains a oscillé entre 25 et 42. D’après la SNCF, l’immense majorité de ces accidents (98%) sont liés aux “comportements inadaptés des usagers”, parmi lesquels l’impatience, la négligence ou le non-respect du code de la route.
En Centre Val-de-Loire, le passage de Foëcy (Cher) a été endeuillé en septembre 2015. Le décès d’une femme de cinquante ans, percutée par un train, avait profondément marqué la commune. Dernièrement, en septembre 2017, un adolescent a perdu la vie à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret). Il avait traversé la voie au mépris de la signalisation alors que des travaux y étaient effectués.