Cet axe de 101 kilomètres parcourt le Loiret d’est en ouest, reliant les autoroutes A10 et A6. Le tronçon a été mis en service le 16 juin 2009.
Il fête cette année ses 10 ans d'existence. Le tronçon de l'autoroute A19 entre Courtenay et Artenay. Cet axe qui traverse le Loiret d'est en ouest - tout comme la RD2060 entre Montargis et Orléans - est souvent décrié comme une autoroute avec une faible fréquentation et qui a coûté cher.
Très chère autoroute
16,80 € pour 100 kilomètres, c’est le coût du péage pour un trajet entre Artenay et Courtenay. Un prix qui a de quoi faire bondir les automobilistes. A près de 17 centimes du kilomètre, l’A19 est l’une des autoroutes les plus chères de France.Le coût de cette autoroute a été de 802 millions, financé à 90% par Vinci, 5 % par l’Etat et 5% par les collectivités locales. « L’A19 a coûté très cher et pour permettre d’amortir ce montant élevé, la durée de concession est plus longue », explique Pierre Coppey, le PDG de Vinci autoroutes. Arcour, la filiale de Vinci qui gère l'autoroute, s'est vue octroyer la concession de l'A19 pour une durée de 65 ans, jusqu’en 2070.
Une fréquentation en deçà des prévisions
Avec une moyenne de 6000 véhicules par jour, la fréquentation de l’A19 n’est pas un franc succès à ses débuts. « Le modèle de progression a été plus lent que ce qui a été anticipé. Nous sommes actuellement à près de 10 000 véhicules / jours et 20 000 lors de grands départs en vacances », explique Pierre Coppey. Il a fallu attendre 10 ans avant d’atteindre l’objectif de fréquentation initial.Vinci l’assure, l’A19 répond aux attentes et assure une meilleure desserte des territoires que la RD2060 qui traverse également le Loiret d’ouest en est (carte).
Indispensable A19 ?
Cette autoroute, était-elle indispensable au regard de son coût et de sa fréquentation ? Oui répond Didier Devin, maire de Fontenay-sur-Loing. « En terme de sécurité, l’A19 a permis, je pense, de sauver des vies. La RD2060 est une route départementale très dangereuse qui a coûté la vie à de nombreux usagers ».L’A19 permet d’alléger la circulation de la 2060. Elle permet aussi de désenclaver certaines communes du nord-Loiret comme le pithiverais ainsi qu'à l'est du département. « Sur ma commune, nous avons la chance de disposer d’un échangeur. Depuis l’ouverture de l’A19, notre zone industrielle s’est développée », indique Didier Devin. Ce n’est pas le cas pour tous. A Courtenay, la ville n’est plus une étape systématique pour les automobilistes et le commerce souffre. Avant l’ouverture de l’autoroute, le centre-ville était un passage obligé pour se rendre à Sens ou Troyes.
Une éco-autoroute vraiment ?
Vinci l’assure, l’A19 est une ECO-autoroute ! Le groupe communique volontiers sur les mesures censées limiter l’impact environnemental du tronçon. Plus de 200 000 arbres ont été plantés, il y a 103 bassins de collecte des eaux de ruissellement et une centaine de passages pour la faune dont une vingtaine pour le grand gibier (chevreuils, sangliers et cerfs). Vinci réaffirme qu’il a fait plus que ce que la loi imposait.Le terme éco-autoroute continue d’indigner les opposants à ce tronçon comme Stephen Kerckhove, délégué général de l’association agir pour l’environnement : « Ce n’est pas parce qu’ils organisent un certain nombre d’aménagements qu’ils vont réduire l’impact sur les écosystèmes et que ça va devenir une éco-infrastructure. Une infrastructure autoroutière va toujours inciter à augmenter le trafic routier et va servir d’aspirateur à camions. »